Dynamiser le marché : y a-t-il des limites ?
En s’inscrivant sur le site Houseparty.com, selon le calendrier des « house parties » proposées par de grandes marques, des milliers de consommateurs américains peuvent convier chez eux, le jour donné, tous leurs amis et leur faire partager pizzas, bonbons et autres cadeaux offerts par les sociétés sponsors. Ils reçoivent un « Party Pack » rempli de plein de cadeaux et naturellement de coupons et autres incentives. Ces sponsorings ne se limitent pas aux seuls produits alimentaires mais peuvent concerner des produits pour bébés, d’hygiène-beauté, un nouveau show TV ou une cause humanitaire soutenue elle-même par une grande marque. Mieux qu’une réunion Tupperware.
Selon Adweek, des sociétés comme Nestlé, Kraft Foods ou encore Microsoft ou Ford ont organisé de tels évènements. Le patron du marketing de Microsoft explique avoir attiré plus de 60 000 hôtes et touché ainsi plus de sept millions de personnes.
The Clinic est un restaurant situé à Singapour. Comme son nom l’indique, qu’il s’agisse de son aménagement, des œuvres d’art qui y sont exposées, enfin d’abord et avant tout la cuisine sont sur cette thématique, des plats dont la forme « galénique » et les noms appartiennent à l’univers des médicaments : nitro-sangrias, margarita sprays, pina colada à la cuiller, pastilles amères à base de whisky aromatisé… Le site est à lui seul révélateur.
A Londres, Prufrock Coffee, un café londonien branché, propose une « Disloyalty Card » : les clients sont invités à aller prendre un café dans huit autres bars dans le même quartier de l’Est londonien et à faire tamponner leur carte. Une fois la carte remplie, ils se verront offrir un café chez Prufrock Coffee. Il ne s’agit pas à proprement parler de renforcer sa base de clients mais de dynamiser le marché en augmentant le nombre de clients de tous les cafés (par ailleurs amis). Une initiative qui a fait des émules : au Canada, vient de se créer la Toronto Coffee Conspiracy, composée de sept bars, là aussi amis. Le système fonctionne un peu différemment (les clients choisissent le café dans lequel ils reviendront une fois leur carte remplie) mais le principe reste le même.
L’innovation et les nouvelles techniques pour attirer des clients ont-elles des limites ? Apparemment non surtout lorsqu’on voit un restaurant sur le thème de la médecine. La technique de House Party parait plus transposable à la restauration. En revanche l’idée du Prufrock Coffee à Londres est assez géniale et peut se transposer en France immédiatement. Il suffirait de se fédérer à plusieurs établissements de la même catégorie et lancer cette carte de fidélité d’un genre nouveau. Les retombées pour les établissements regroupés ne peuvent être que bonnes. Qui se lancera le 1er dans une telle innovation ?
Gestion - Marketing |
Bernard Boutboul |
samedi 17 avril 2010