Faire d’un train mythique et mondialement connu une “une ambassade du luxe à la française sublimé par le savoir-faire des meilleurs artisans” : c’est l’ambition de l’architecte Maxime d’Angeac et du groupe Accor, qui ont dévoilé le design des voitures du nouvel Orient Express à l’occasion de la semaine de l’art contemporain à Paris. Une renaissance qui a été rendue possible grâce à la redécouverte, en 2015, d’un ensemble de 17 voitures datant des années 1920-1930 qui composaient le Nostalgie-Istanbul Orient Express et de la volonté du groupe hôtelier d’investir le segment des croisières en train de luxe.
La présentation de ce projet a été l’occasion pour Accor d’annoncer la mise en place d’une équipe chargée de proposer à la vente ses propres trains de nouvelle génération, et ceux des autres compagnies. “Le groupe est persuadé que les trains de luxe et de nuit ont un très bel avenir, notamment en matière de démarche durable. C’est un axe très fort de développement”, précise Guillaume de Saint-Lager, vice-président d’Orient Express. Accor souhaite créer de nouveaux standards sur ce segment, en s’adaptant aux demandes actuelles de la clientèle française et internationale. “Tous les trains de luxe opérés à travers le monde ont vocation à rejoindre notre marque, à condition d’adhérer à ses standards”, ajoute Yann Guezennec, vice-président ventes et marketing des trains Orient Express.
Une décoration inspirée par l’Art déco et le style Empire
Le décor du futur Orient Express est un hommage à l’époque Art déco, aux style Empire et contemporain, mais aussi au travail des artisans français du luxe. Maxime d’Angeac a revisité le moindre détail des différentes voitures, dans un espace où tout est millimétré. La voiture-bar, décorée de bois de palissandre, de marbre et de bronze, a été aménagé pour optimiser la circulation des voyageurs. La voiture-restaurant s’inspire des motifs des tapisseries de Suzanne Lalique, qui entraient dans la composition des premiers Orient Express, avec le motif ‘rail’ reproduit sur les cloisons, grâce à la technique du carton pierre.
Dans les suites, les cloisons sont recouvertes de bois précieux et de cuir mural, les têtes de lit se couvrent de broderies sur bois, et les niches sont décorés des panneaux Merles et raisins originaux, créés par Lalique et récupérés dans les voitures du Nostalgie-Istanbul-Orient Express. Les sofas laissent place à des lits de 1,40 x 2 m lors de la ‘grande transformation’ (passage en configuration nuit). La salle de bains, de 75 cm de large – une dimension “colossale à l’échelle d’un train” explique l’architecte –, est complétée par un cabinet de toilette et un dressing.
D’autres trains et hôtels en projet
L’Orient Express pourra embarquer 64 passagers : 54 dans ses voitures standards, 8 dans ses suites, et deux dans sa suite présidentielle. Les itinéraires sont en cours de finalisation, mais pourraient se décliner en cinq jours et quatre nuits ou trois jours et deux nuits, pour des tarifs qui n'ont pas encore été dévoilés.
Un deuxième train opéré par Accor sous la marque Orient Express, La Dolce Vita, sera basé à Rome. Les voyages proposés dureront une à deux nuits pour des boucles Rome-Rome, voire plus avec des séjours vers la Sicile. La commercialisation sera lancée en décembre prochain, pour des premiers départs à la mi-2024. Les premiers prix débuteront à environ 2 000 € par personne et par nuit. Des hôtels sous enseigne Orient Express sont également en projet, avec le Grand Hôtel de Minerve à Rome et le Palazzo Donà Giovanelli à Venise, qui appartiennent au même propriétaire. L’Orient Express sera lui commercialisé mi-2023, pour un retour sur les rails à partir du deuxième trimestre 2025. Les voyageurs pourront toutefois découvrir, en 2024 à Paris, les premières voitures car elles y seront exposées à l’occasion des Jeux olympiques. L'occasion idéale pour toucher une clientèle internationale et relancer le mythe.
Publié par Roselyne DOUILLET