Le discours inaugural du parrain triple étoilé Michel Guérard restera dans les mémoires : "Bon vent à la frégate Bordeaux S.O Good aux cales chargées d'espoir et de conquêtes. Et faisons en sorte que cette expédition contemporaine de tous les possibles soit une réussite en mettant tout en oeuvre pour qu'aucun vent contraire ne la fasse retomber comme un soufflet. Fut-il à l'armagnac !" Le bilan de Bordeaux S.O Good, qui s'est déroulé du 28 au 30 novembre, a dépassé tous les pronostics : 21 000 visiteurs, plus de 17 500 dégustations, 3 500 pass vendus, soit 500 de plus que prévu. Le succès des sept banquets thématiques dans des lieux patrimoniaux ou insolites - entre 30 et 60 € le repas - était également inattendu : 800 couverts au total.
À la manoeuvre, beaucoup d'acteurs dont près de 50 producteurs et 28 chefs, la plupart étoilés : Michel Portos, Christian Etchebest, Yves Camdeborde, Alain Dutournier, Philippe Etchebest, Jean-Luc Rocha, Nicolas Masse, Stéphane Carrade, Nicolas Magie, Cédric Béchade, Thierry Renou, François Adamski, Christophe Girardot, Vivien Durand…
L'initiative vient de la CCI de Bordeaux, qui désirait lancer en novembre, un mois un peu creux en termes de fréquentation touristique, un grand événement portant sur la gastronomie. La communauté urbaine de Bordeaux (CUB), le conseil régional d'Aquitaine, la mairie de Bordeaux ont suivi en subventionnant la manifestation.
"C'est l'événement qu'il fallait créer"
"Depuis des décennies, on ne pense qu'au vin à Bordeaux, jusqu'à occulter la gastronomie et le travail des chefs. Cet événement est une révolution dans les mentalités, c'est le début d'une histoire", analysait le Marseillais Michel Portos, ancien chef du Saint-James, à Bouliac. Et le chef des Sources de Caudalie, Nicolas Masse, d'ajouter : "À peine lancé, le personnel comme les clients ne parlaient que de Bordeaux S.O Good. Cet événement apporte un bon dynamisme à la gastronomie qui n'est pas assez reconnue ici."
"C'est ce qu'il fallait créer pour faire rayonner la ville, la région, et mettre en lumière nos restaurants, nos produits d'excellence", ajoutait le Bocuse d'or François Adamski. Au Grand Hôtel & Spa, Stéphane Carrade a choisi de mettre en avant ses producteurs, offrant à quatre d'entre eux un bel espace sur la terrasse de la brasserie. Pour sa part, Cédric Béchade, chef de l'Hostellerie de Plaisance à Saint-Émilion, notait : "Nous avons tous envie de mettre en avant nos maisons, nos producteurs. Mais l'enjeu va au-delà. C'est une véritable chaîne humaine qui s'est déployée." Le rendez-vous en 2015 est déjà pris.
Publié par Brigitte DUCASSE