Si la commune de La Crau (83) fut la plus sinistrée par les inondations qui ont touché le Var au mois de janvier 2014, les restaurants du Lavandou (83) n'ont pas été épargnés. Laurent Loosveldt a vu son restaurant, Chez Laurent, s'inonder en moins d'une demi-heure. "Il y avait 1,20 mètre d'eau en cuisine, tout a été endommagé. On a sauvé un lave-verres et notre mobilier qui était neuf. Tout le reste a été détruit", commente le restaurateur.
Malgré l'épreuve, le chef salue la réactivité des services administratifs et l'efficacité des aides mises en place. "L'expert de l'assurance était là 48 heures après le sinistre, l'Urssaf a suspendu immédiatement les cotisations pour les sinistrés, le contrôleur des impôts m'a appelé pour savoir en quoi il pouvait m'aider et le maire était là tous les jours", reconnaît Laurent Loosveldt. Une aide de 2 000 € versée par la chambre des métiers dans les jours qui ont suivi a apporté une bouffée d'oxygène au restaurateur. Un guichet unique mis en place rapidement par la préfecture a beaucoup simplifié les démarches administratives des professionnels sinistrés.
Dégâts matériels et perte d'exploitation
Ces trois derniers mois, il a fallu refaire l'électricité et le carrelage, changer la structure de la terrasse, en mettant tout aux normes pour s'assurer de la validation des inspecteurs de Bureau Veritas. Cette fois, Laurent Loosveldt, inondé trois fois en cinq ans, a été prévoyant : "Nous avons refait toutes les cloisons et les murs avec des panneaux d'isolation conçus pour résister à l'eau."
Le restaurateur a dû aussi racheter tout son matériel : climatisation, machine à glaçons, chambre froide, chauffe-assiettes, etc. Là aussi, la solidarité a fonctionné : "Grâce à l'Association française des maîtres restaurateurs, Bourgeois m'a offert un four d'une valeur de 6 500 €. Ce n'est pas rien, ça m'a beaucoup touché."
Aux dégâts matériels, il a fallu ajouter la perte d'exploitation liée à la fermeture de l'établissement pendant près de trois mois, ainsi que le chômage technique pour ses deux salariés et ses deux apprentis. "L'Umih 83 m'a orienté vers Klesia [anciennement Groupe Mornay, NDLR], ce qui m'a permis de toucher 1 000 € par salarié et 500 € par enfant d'employé pour indemniser le chômage technique. Heureusement qu'il y a eu cette aide financière", constate Laurent Loosveldt.
Toutefois, malgré l'aide reçue, c'est en ce début de saison que la pression financière est la plus forte. Aujourd'hui, Laurent Roosveldt a touché 42.000 € sur les 82 000 € prévus. La perte d'exploitation, estimée à 18 500 €, à laquelle il faut enlever 10 % de franchise, ne sera payée qu'à la réouverture de l'établissement. "Heureusement, la banque nous a accordé spontanément un découvert de 15 000 € mais malgré tout, il est difficile d'avancer l'argent, de gérer ses achats pour rouvrir." La franchise de 10 % reste à la charge du restaurateur, une perte de 8 000 € à compenser pour Laurent Loosveldt. Mais le chef garde un état d'esprit positif. Le restaurant a rouvert le 10 avril et a affiché complet au premier service. De quoi être rassuré sur la saison à venir.
Publié par Marie TABACCHI