S'ouvrir sur le plan économique et citoyen
Que ce soit dans une boutique, un restaurant, un hôtel, il est obligatoire de prévoir un confort identique pour tous. Les services offerts devront donc être accessibles aux personnes handicapées, à mobilité réduite (en fauteuil roulant ou non), à déficience visuelle, auditive ou mentale. Pensez aussi à celles affectées par un désavantage entravant leur autonomie : personnes âgées ou accompagnées d'enfants en bas âge, de petite taille, femmes enceintes… On estime à plus de 25 % les personnes rencontrant des difficultés au quotidien pour des raisons de fatigue, d'âge, de vue, d'audition, de motricité… En vous ouvrant plus pleinement vers cette clientèle, votre établissement s'ouvre sur le plan économique et sur le plan citoyen.
L'accessibilité est l'une des conditions permettant à tous d'exercer les actes quotidiens et ne se limite pas à l'installation de toilettes pour personnes handicapés. L'accessibilité contribue au confort d'usage de l'ensemble des utilisateurs et si certains aménagements vont nécessiter investissements et travaux, d'autres relèvent du simple bon sens et d'un peu de sensibilité.
Les principaux problèmes identifiés :
- Pour se déplacer (canne, béquilles, fauteuil roulant…) ;
- Pour se repérer ou s'orienter, distinguer les choses et objets (déficience visuelle, auditive, intellectuelle…) ;
- Pour rester debout aisément (personnes âgées, à l'équilibre précaire…) ;
- Pour atteindre les objets (station assise, personnes de petite taille) ;
- Pour entendre, percevoir ou comprendre les messages (personnes étrangères, déficience auditive, intellectuelle…).
• Facilitez l'entrée d'une personne en fauteuil ou à l'équilibre précaire : prévoyez une rampe d'accès dont l'inclinaison est inférieure ou égale à 5 % et une aire de manoeuvre de 0,90 m × 1,40 m. S'il n'y a pas de place pour manoeuvrer sans effort, installez une porte automatique.
• Le seuil de la porte ne doit pas excéder 2 cm, sinon un plan incliné de 5 % maximum remplacera l'ancienne marche. Vérifiez que les grilles et essuie-pieds ne bloquent ni la roue du fauteuil ni la canne d'une personne aveugle.
• La largeur du passage est de 0,90 m minimum et si la porte est à double battants, l'un d'eux doit être de 0,80 m au moins.
• En cas de débordement sur l'emprise publique, prenez contact avec les services compétents de votre commune pour contrôler les dispositions des droits de voirie.
• Un marquage au sol situe l'entrée principale qui est la même pour tous.
• Une porte vitrée ou largement vitrée permet de voir l'intérieur de l'établissement.
• L'ouverture est pratique, elle est munie d'une grande barre ou d'une poignée saisissable par tous les usagers ou elle est à ouverture automatique.
• S'il existe une terrasse, elle doit être accessible.
• Attention aux panneaux instables. Le porte-menu doit être à bonne hauteur et lisible par tous.
Permettre au client en difficulté d'accéder à sa table ou à la carte
• Facilitez la lecture de la carte, proposez un éclairage suffisant (et éventuellement une carte en braille). Si vous utilisez des ardoises, l'écriture devra être simple et lisible de loin.
• Améliorez la circulation : le sol doit être lisse mais non glissant (même mouillé), sans obstacles, ne pas gêner la progression. Apportez une attention particulière au passage entre les tables.
• Proposez des cheminements toujours supérieurs à 0,90 m de large (si possible 1,50 m pour les croisements). Les aires de retournement, de 1,50 m, seront judicieusement réparties pour éviter les marches arrière délicates. Et si cela n'est pas possible sur l'ensemble de la salle, prévoyez une zone spécifique réservée à l'accueil des fauteuils, mais aussi des landaus, poussettes...
Faciliter le séjour dans votre établissement
• La disponibilité, la patience, l'attente et l'écoute sont des conditions indispensables à un accueil de qualité. La personne aveugle entend et sent votre présence. Pour la guider, offrez-lui votre bras. Pensez à signaler les objets qui échapperaient au balayage de sa canne. Vous pouvez aussi l'accompagner et la guider en lui donnant des repères (devant vous, à droite…).
• La personne handicapée mentale qui voyage seule est autonome. Celle qui a besoin d'aide est généralement accompagnée d'une tierce personne.
• Il en va de même pour le handicap moteur.
Dans tous les cas de figure, utilisez un vocabulaire simple, parlez distinctement en restant concret, restez naturel et souriant…
Si vous disposez d'un étage
• L'ascenseur (s'il y en a un) doit être conforme à la législation en vigueur.
• Monter l'escalier doit être aisé. Les marches sont de 16 cm en hauteur pour 28 cm de profondeur. Le revêtement est non glissant. Le nez des marches est visible et antidérapant. Un repérage podotactile indique le début et la fin de l'escalier. La main courante est facile à saisir, sa forme est ronde (4,2 cm), elle déborde à l'horizontal au départ et à l'arrivée (de plus ou moins 50 cm). Les fixations ne gênent pas le glissement de la main. Si possible, elle est doublée, pour être utilisable par une personne de petite taille.
Publié par Jean-Gabriel du Jaiflin
vendredi 23 juin 2017
vendredi 23 juin 2017
vendredi 23 juin 2017