L'Air du Temps : une architecte d'intérieur se met au service d'un chef
Paris
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Charlotte Esquenet, designer et architecte d'intérieur, vient de rénover et agrandir L'Air du Temps, établissement du chef étoilé Sang-Hoon Degeimbre, dans la campagne belge. Le duo a oeuvré de concert, sans fausse note. Démonstration.
L'Air du temps compte quatre corps de bâtiment et 5 hectares de potager.
"Je
suis intervenue en un mois seulement, après huit mois de gros oeuvre
mené par un architecte. Le coeur de mon travail a été de m'adapter aux besoins
des équipes. C'est d'ailleurs ce que je fais pour chacun de mes projets." Designer,
architecte d'intérieur et fondatrice de la société Exsud, Charlotte Esquenet
résume ainsi son intervention au sein de L'Air du Temps, hôtel et restaurant du
chef doublement étoilé Sang-Hoon Degeimbre. Caché à Liernu, au beau
milieu de la campagne belge, à une demi-heure de route de Bruxelles, cet
établissement est une ancienne ferme, qui compte désormais quatre corps de
bâtiment et 5 hectares de jardin potager. La cuisine du chef étant
principalement inspirée par la nature - 80 % de ses plats sont
végétaux -, il a souhaité que ce parti pris se retrouve dans tout son
établissement. Ce choix a donc nécessité une étroite collaboration et la
poursuite d'une complicité avec l'architecte d'intérieur, qui a déjà réalisé
les trois restaurants urbains du chef, issus d'un même concept qu'il a
baptisé San.
Savoir
s'adapter. Charlotte Esquenet a écouté le chef, mais aussi ses équipes en salle et
en cuisine. Et ce d'autant qu'à L'Air du Temps, certains cuisiniers servent
aussi en salle. "Je me suis adaptée à leurs attentes en terme de circulation
et d'organisation", explique-t-elle. Résultat : le long mur, qui
sépare la salle des cuisines, est paré de tiroirs, rangements, tablettes, tous
tapissés pour éviter les bruits inutiles. L'ensemble s'ouvre et se referme en
silence également. Ce qui facilite les nombreuses manipulations et
sollicitations.
Privilégier
la vue. Les immenses baies vitrées qui bordent la salle de restaurant donnent l'impression
de passer à table dans le jardin. Une façon originale de faire écho à la
cuisine de Sang-Hoon Degeimbre, qu'il définit lui-même telle "une fenêtre
ouverte sur le monde".
Inviter
la nature. Dans un lieu qui propose de "manger le jardin", il y avait une
logique à faire entrer des matériaux tels la pierre, le bois ou la patine de
chaux dans la salle de restaurant, comme dans les 6 nouvelles chambres -
qui s'ajoutent aux 5 déjà existantes. Quant aux 1 300 pièces de
vaisselle, elles ont été confiées aux ateliers Bibenbou, qui ont créé
céramiques et porcelaines à partir de la terre même du domaine de L'Air du
Temps.
Inciter
au silence. Enfin, l'épaisse moquette qui recouvre le sol de la salle de restaurant a
été choisie par le duo Esquenet-Degeimbre pour son moelleux et ses qualités d'isolant
phonique. Au moment du service, aucun bruit de pas ne vient perturber le repas
des clients.