L'Hôtellerie Restauration : Qu'est-ce qui justifie cette initiative ?
Jacques Mestre : C'est d'abord un engagement personnel parce que j'en ai assez de recevoir des leçons, notamment de la part de nos voisins espagnols qui se sont mis à la page depuis longtemps en traduisant en plusieurs langues leurs cartes de restaurants. Nous devons aussi nous doter d'outils pour mieux communiquer avec la clientèle internationale. C'est pourquoi j'ai voulu que l'Umih 34 s'associe au lancement dans l'Hérault de l'application E-Restaurant NFC, permettant de traduire instantanément en dix-huit langues les cartes et menus sur les téléphones portables via un système de QR Code.
Quels sont les enjeux ?
C'est d'abord de satisfaire les cinq millions de visiteurs étrangers qui viennent chaque année en Languedoc-Roussillon. Cette clientèle internationale représente 20 % des touristes sur le littoral languedocien. C'est dire déjà l'importance pour les 16 000 hôtels et restaurants de la région ! Mais les enjeux vont au delà, puisque ce genre d'application permet de répondre à des besoins spécifiques concernant, par exemple, l'information diététique des plats proposés, et c'est aussi une façon de rendre la carte plus accessible aux personnes handicapées, avec une transcription automatique audio pour les non-voyants. Le but, c'est d'être plus performant en matière de service.
Les professionnels en sont-ils conscients aujourd'hui ?
Oui, les professionnels ont conscience de l'enjeu, mais ils restent trop souvent encore dans une position attentiste. Des financements publics seraient également bienvenus pour diffuser au mieux ce genre d'outils qui permettent de mieux communiquer avec la clientèle étrangère. En somme, c'est une question qui concerne l'ensemble des acteurs du tourisme en France.
Publié par Propos recueillis par Francis Matéo