La commission du développement durable de l'assemblée
nationale a adopté le 21 mars, un amendement visant à créer l'obligation de
mettre à disposition un « doggy bag » ou « gourmet bag »
dans les restaurants. Le texte prévoit que « les restaurants et les débits
de boissons à consommer sur place mettent gratuitement à la disposition de
leurs clients des contenants réutilisables ou recyclables permettant d'emporter
les aliments ou boissons non consommés sur place ».
L'objectif de ce texte : contribuer à réduire
par deux le gaspillage alimentaire d'ici 2025 en permettant aux clients des
restaurants de pouvoir emporter ce qu'il reste de leur repas (plat ou boisson)
afin qu'ils puissent être consommés ultérieurement et ainsi éviter que ces
restes non consommés ne soient jetés.
En effet, selon l'exposé des motifs, les pertes de
nourriture sont 5 fois plus élevées en restauration commerciale qu'à domicile,
et s'élèvent à 27%, soit 157 grammes par personne et par repas. Parmi ces
pertes, les restes de l'assiette représentent 11% pour une valeur moyenne de l'ordre
de 1 euros par repas.
Les députés reconnaissent qu'un grand nombre de
représentant de la restauration se sont déjà engagés dans une telle démarche,
mais ils souhaitent généraliser cette pratique en la rendant obligatoire.
Pour l'Umih, cette pratique ne doit pas être imposée
aux professionnels, pour qui elle représenterait une obligation supplémentaire
qui viendrait s'ajouter à une liste déjà longue pesant sur la profession au
quotidien.
Des
bonnes pratiques existent déjà dans la restauration
L'organisation professionnelle rappelle que les
restaurateurs travaillent déjà au quotidien à réduire leurs pertes, tant en
cuisine que dans les retours de salle, en étudiant leur carte et en adaptant
leurs portions. En outre, l'Umih précise qu'elle a mis en place en octobre
2016, des guides de bonnes pratiques pour vaincre le gaspillage en en
restauration mais aussi en hôtellerie. Sans oublier la publication en novembre
2017 d'un livre : les chefs s'engagent : leurs recettes anti-gaspi.
Près d'une trentaine de chef de l'Umih proposent des recettes gourmandes où
tout est utilisé pour aboutir à zéro-déchet.
Le syndicat de la rue d'Anjou demande aux
parlementaires de revenir sur ce projet. Rien n'est joué, l'amendement doit
encore passer en commission des affaires économiques de l'assemblée nationale,
pour être soumis au votre du parlement à compter du 21 mai dans le cadre d'un
projet de loi sur l'alimentation. Mais
la profession doit rester vigilante.
Publié par Pascale CARBILLET