Après deux années de crise sanitaire et face à une situation inflationniste, le recrutement s’avère délicat dans le monde de la restauration rapide. Certes, le secteur emploie plus de 190 000 salariés et représente “l’un des premiers recruteurs de premiers emplois”, selon Jérôme Tafani, vice-président du Syndicat national de l'alimentation et de la restauration rapide (Snarr). Mais le turn-over “peut dépasser 80 % lors de la première année d’embauche”. Dans ce contexte, le Syndicat redouble d’initiatives pour renforcer l’attractivité du secteur en termes d’employabilité.
“L’attractivité passe par le recrutement de nouveaux talents, et la capacité de pouvoir retenir nos salariés”, note Esther Kalonji, déléguée générale du Snarr. Pour ce faire, le Syndicat agit sur deux leviers : l’accompagnement salarial et les conditions de travail.
Le salaire de base a ainsi enregistré une “augmentation de 7,5 % depuis quatre ans, et de 3,79 % en un an”, rappelle-t-elle. La prime d’activité annuelle a, quant à elle, grimpé de 5 % pour les salariés ayant moins de trois ans d’ancienneté (soit une hausse de 8,50 €), et de 10 % (soit une hausse de 40 €) pour ceux ayant plus de trois ans d’ancienneté.
Des améliorations régulières
“C’est un effort régulier de la branche d’arriver à couvrir le niveau d’inflation pour que l’ensemble des salariés puisse bénéficier d’un pouvoir d’achat adéquat”, poursuit-elle, en énumérant les différentes actions mises en place et améliorées d’année en année. Les frais de taxi ou de VTC sont pris en charge au-delà de 22 heures, et les moyens de mobilité douce intégrés. Les heures de nuit (entre 2 heures et 6 heures) sont valorisées, tandis que le don des jours de repos est élargi (déménagement, enfants malades…). Le Snarr a valorisé la prime coupure lorsqu'un salarié est obligé de couper sa journée. Un fonds d’action sociale permet d’accompagner les salariés en difficulté, face à des dépenses imprévues ou nécessaires pour leur activité (permis de conduire).
Sans oublier la formation – primordiale – et notamment la certification, afin de reconnaître les compétences acquises par les salariés en poste. La création d’un titre qualifiant progressif de Responsable opérationnel en restauration rapide devrait bientôt aboutir. “L’objectif est de donner de la visibilité tant sur le métier que sur les cursus de formation métier, et donc de renforcer l’attractivité du métier et la rétention des talents”, juge Esther Kalonji.
Publié par Violaine BRISSART