L'Hôtellerie Restauration : Les efforts ont payé. Un décret publié au Journal officiel du 11 juillet indique que les food trucks peuvent afficher "la mention « fait maison » sur les plats cuisinés à base de produits bruts, à même le véhicule… ou ailleurs". Une satisfaction ?
Kristin Frederick : Oui, nous en sommes très fiers ! Franck Trouet, administrateur de Street food en mouvement (SFEF), a pris l'initiative d'envoyer une lettre à la secrétaire d'Etat chargée du commerce, qui a par la suite répondu favorablement à notre demande. Le décret relatif aux établissements de restauration commerciale ou de vente à emporter de plats préparés est donc paru au journal officiel le 11 juillet pour une entrée en vigueur le 15. C'est encore une belle avancée pour les streeters : démontrer que les food trucks font bien de la cuisine maison, avec des produits bruts, frais, et de saison. Nous, streeters, sommes attachés à la notion de qualité, laquelle passe par une cuisine de transformation et non de réchauffage ou même d'assemblage. Il a été difficile de se faire entendre puisque qui dit « fait maison », dit « cuisine faite sur place, au sein de la cuisine de l'établissement ». Or, on sait bien qu'un food truck ne dispose pas d'une cuisine installée au sein du véhicule… mais d'un laboratoire ! C'est sur ce point que Thierry Marx, président d'honneur, et moi-même avons fait évoluer un texte inadapté aux contraintes de notre métier. Le gouvernement en a tenu compte en permettant aux commerces non sédentaires de pouvoir aussi afficher "fait maison" sans fabriquer sur place.
Quelles sont vos prochaines actions ?
K.F : Nous sommes toujours en pourparlers avec les mairies de chaque arrondissements pour l'obtention d'emplacements où différents food-trucks pourraient venir à tour de rôle. L'association est aussi en train de mettre en place une charte d'hygiène avec l'aide de Excellence'Hy [cabinet d'audit et de formation] qui devrait être mise en place en fin d'année. Car oui, il y a autant voire plus de règles à respecter sur la chaîne de réfrigération par exemple, que dans la restauration classique. Ce label serait un gage de qualité en plus vis-à-vis de nos clients. Enfin, nous travaillons avec des partenaires pour chercher les food trucks en région susceptibles de devenir adhérent à SFEM, afin de les protéger. On dénombre 100 food trucks en France, dont la moitié est adhérente à SFEM.
Publié par Propos recueillis par Hélène Binet