Du quartier lillois populaire de Wazemmes au quartier résidentiel chic
du Croisé-Laroche, le grand écart n'a pas fait peur aux quatre associés du restaurant
Quartier Gourmet. "On avait envie de passer à la vitesse supérieure. Lille,
c'était pour se lancer. À Marcq, c'est plus grand, plus chic", explique Antoine
Mouton, chef de cuisine et associé avec David Fromentin, Thibaut Delesalle et Édouard Duhamel,
trois anciens copains d'études. En 2011, à moins de 25 ans, ils se lancent
ensemble dans l'aventure de la restauration à Wazemmes, avec 20 couverts (doublés
à 40 avec le rachat de la maison mitoyenne) et un esprit de bistrot
contemporain : des plats classiques avec des produits locaux frais, faits
maison, et un service soigné.
Une équipe complémentaire
Le quatuor se rode pendant quatre ans et l'envie de s'agrandir ailleurs
se concrétise avec l'achat d'une ancienne menuiserie à Marcq-en-Baroeul. Elle est
transformée en restaurant de 160 m2, Les Gourmets du Croisé, avec un jardin
et une terrasse de 80 m2, pouvant accueillir au total 60 couverts. Chacun
des associés est à un poste précis : Antoine Mouton en cuisine et aux
achats, David Fromentin à la gestion et l'administration, Édouard Duhamel et
Thibaut Delesalle à la direction des deux salles, à Marcq ou Lille. "Mais on
tourne pour casser les habitudes", précise Antoine Mouton, diplômé du lycée
Michel Servet à Lille, qui a "appris la cuisine" à Londres après une
expérience chez Guy Martin à Paris et des saisons à Saint-Tropez.
À Marcq, le chef avoue faire une cuisine plus élaborée pour un ticket
moyen de 35 € (contre 29 € à Lille) : "Il y a plus de
personnel et de pouvoir d'achat". La carte est courte avec trois entrées
(de 9 à 15 €), quatre plats (deux poissons, deux viandes, de 18 à 25 €
pour le filet de boeuf Wellington), et quatre desserts dont un fromage (de 7 à
8 €). Betteraves, rhubarbe et mûres locales en version salée accompagnent les
légumes de saison du marché, avec des oeufs, du canard et les poissons et fruits
de mer du moment. Après cinq mois d'ouverture et beaucoup de travail, les
clients suivent.
Publié par Emmanuelle COUTURIER