« Quel que soit votre résultat, je vous félicite ! En vous présentant à ce concours, vous vous êtes d’abord mesurés à vous-mêmes. Vous avez fait preuve d’un grand courage et encore une fois quel que soit le résultat de vos efforts vous pouvez être fiers d’avoir tentés l’aventure, car c’est une aventure ! », a lancé Alain Ducasse aux finalistes quelques minutes avant l'annonce des lauréats. Le parcours des finalistes mérite à lui seul les félicitations. Après les deux épreuves qualificatives des 10 avril et de fin septembre, il ne reste que 28 candidats en lice. Il leur a fallu attendre le 7 novembre pour connaître le thème du 26ème concours Un des meilleurs ouvriers de France Cuisine, organisé par le Comité d’organisation des expositions du travail (COET-MOF). Ils ont été gâtés par le président Alain Ducasse et ses trois vice-présidents Jacques Maximin, Christophe Quantin et Michel Roth. Plat n°1 à sortir au bout de 4 heures : huit pavés de lieu jaune et huit petits « Parmentier » de homard. 30 minutes plus tard, c’est au tour de la Trilogie d'un lièvre entier, cuisiné de « trois façons », trois garnitures fruits-légumes. Puis 30 minutes au plus tard, le plat n°3 : Pavlova et aspic de fruits frais, crème au citron. Ce sont donc 5 heures d’une intensité forcenée que les cuisiniers ont vécues. Une épreuve à marche forcée tant le timing est serré pour arriver à sortir les 3 plats dans le temps imparti. Entre 3 et 5 minutes de retard, le candidat perd des points. Au-delà de 5 minutes, le plat envoyé n’est pas noté donc éliminé. Suivent 15 minutes de remise en état du poste et de rangement.
Le concours commence la veille avec le contrôle draconien du matériel et des marchandises, ainsi que la découverte du poste de travail. 14 candidats sont convoqués le premier jour, suivis des 14 autres finalistes le lendemain. Le jour-même, après le briefing, les contrôles et le tirage au sort de l’ordre d’envoi, le candidat entre en loge privé de tout moyen de communication. Ils font ensuite leur entrée, à raison d’un toutes les 15 minutes, dans les cuisines du lycée hôtelier et c’est parti ! Il faut gérer le temps et son stress, trouver ses repères dans un environnement qui n’est pas familier, faire abstraction des autres candidats et du passage discret des membres du jury, veiller aux différentes cuissons en cours sur un matériel dont on ne maitrise pas les performances, etc. En cuisine, règne la concentration mais c’est aussi la guerre ! Ils ne veulent rien lâcher et focalise leur énergie sur l’exécution des plats. Quel que soit le résultat, les finalistes forcent l’admiration. Une place en finale est une réussite en soi car elle confirme un professionnalisme déjà remarquable. Dans l’attente des résultats en fin de deuxième journée du concours, la détermination que l’on a lue dans leurs regards pendant les épreuves fait place au doute et à l’espoir. Joie immense ou déception sans nom, le 26ème concours est fini. Renaud Augier, Stéphane Collet, Arnaud Faye, Fabrice Gendrier, Franck Putelat, Julien Roucheteau et Frédéric Simonin sont les 7 MOF 2018, contre 8 lauréats pour la promotion 2015.
Lieu-lièvre-pavlova, si le thème a permis à certains d’exceller, il a aussi ses victimes. Le titre de MOF est synonyme d’excellence et le thème n’est que le reflet de l’exigence du maintien du rayonnement du col bleu-blanc-rouge. Il doit continuer à faire rêver.
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Publié par Nadine LEMOINE