Pour la structure de ses bâtiments, la marque n'a pas retenu le bois ("trop onéreux"), mais le Siporex - des briques de béton cellulaire qui possèdent un fort pouvoir isolant. "C'est une technique que l'on voit de plus en plus pour la construction de maisons, mais pas pour des immeubles de plusieurs étages, car c'est techniquement compliqué. La portance est moins importante que pour du béton. D'où le choix de bâtiments compacts et pas trop larges", explique-t-il.
Une palette de solutions élargie
"À chaque étape, nous nous sommes posé la question des produits recyclés et recyclables, de l'écoresponsable et du bio", poursuit-il. Les canalisations ont ainsi été isolées, l'eau chaude sanitaire est préchauffée par des panneaux solaires, tous les points d'eau disposent de robinets thermostatiques et de mousseurs, les WC sont équipés de systèmes double flux… Résultat : la consommation d'eau est réduite de 30 % par rapport à un hôtel classique, tandis que le chauffage de l'eau est 35 % moins gourmand en énergie. La marque utilise par ailleurs des peintures minérales naturelles, des éclairages électriques basse consommation avec boîtiers électriques économiseurs et des télévisions à LED. Les sols sont 100 % recyclables et issus, à 20 %, de composants recyclés. Les rideaux sont exempts d'additifs chimiques. Le mobilier, issu de forêts durablement gérées, provient d'entreprises implantées dans l'Ouest de la France. "L'aménagement a nécessité entre six mois et un an de recherche pour les fournisseurs et les différentes techniques. Mais pour notre deuxième adresse à Saint-Nazaire, on a eu beaucoup plus de choix qu'il y a six ou sept ans. Les fabricants sont plus engagés et certains produits sont moins chers", note Grégory Portner.
"C'est l'avenir"
L'enseigne suit la même philosophie pour son exploitation, en adoptant des produits d'entretien biodégradables, une blanchisserie économe en eau, des distributeurs de gels douche et shampooings bio, ou encore un petit déjeuner buffet "à 90 % bio et local". Pour respecter le rapport qualité-prix (les chambres sont proposées entre 39 et 79 € la nuit), des compromis ont toutefois été nécessaires. "Le coton bio est encore trop cher. Quant aux oreillers bio, ils n'ont pas encore un confort et une résistance suffisants. Nous avons également dû renoncer aux jus de fruits, au thé, au café et aux viennoiseries bio, pour pouvoir proposer notre petit déjeuner à 6,90 €", glisse l'hôtelier.
D'après Grégory Portner, le surcoût (5 % supplémentaires par rapport à une construction conventionnelle, soit 150 000 €) doit être absorbé en cinq ou six années, en tablant sur un taux de remplissage de 60-65 %, trois ans après l'ouverture : "Le marché est mûr pour notre produit. Il y a six ans, 5 % environ de nos clients étaient sensibles à ces problématiques, contre 15 à 20 % aujourd'hui. Notre remise écologique de 5 €, accordée quand les clients décident de ne pas faire faire leur chambre tous les jours, est utilisée par 20 % de notre clientèle. L'écologie, c'est l'avenir. Cela deviendra incontournable, alors autant anticiper."
Publié par Violaine BRISSART