Le sud de l'Ardèche, autour de Bourg-Saint-Andéol, est la terre des ambitions viticoles de Jean-Pierre Bedel. Un chef d'entreprise qui a réussi dans le béton mais dont l'attrait pour la terre s'est concrétisé avec l'achat du Domaine des Amoureuses : 58 hectares situés sur quatre types de sols dont il a confié la reprise en mains à Jean-Michel Novelle, un oenologue suisse qui s'est spécialisé dans les créations ou les refontes de domaines. Une collaboration qui a débuté il y a sept ans et vient de se concrétiser avec la présentation officielle des deux premières cuvées portant l'étiquette Terres des Amoureuses. Tournant le dos aux appellations côtes du rhône auxquelles l'essentiel des parcelles pouvait prétendre, le technicien suisse "préfère la liberté car elle n'a pas de prix ! Les appellations sont un oreiller de paresse mais surtout elles me priveraient de la possibilité de m'appuyer sur un encépagement éclaté alors même que je dispose d'un énorme potentiel pour la réalisation d'assemblages", lâche-t-il.
Deux rosés pour commencer
De nombreux professionnels, à l'image de son compatriote Paolo Basso, Meilleur sommelier d'Europe en 2010, ou de Denis Bertrand, chef sommelier de la Maison Pic, ont été invités à découvrir les deux cuvées, des rosés en l'occurrence. En millésime 2011, il s'agissait de Loverose, un 100 % grenache proposé en restauration au prix de 7,90 €, et de Vintage, un assemblage de grenaches très mûrs, syrah, merlot et carignan, vendu aux professionnels 12,90 €. Deux vins qui ont la particularité d'avoir subi une réduction de deux degrés de leur niveau d'alcool. "J'ai découvert une nouvelle approche et je salue le courage et la volonté de cette aventure naissante. Ces produits-là sont construits avec une grande passion et me feront plaisir dans quelques années car ils seront amenés à accompagner de grands plats", a notamment souligné Denis Bertrand.
En parallèle avec la démarche qualitative impulsée par l'oenologue, apparaît également la volonté de construire une marque. La cave spécialement construite a d'ailleurs été aménagée pour accueillir la production d'une centaine d'hectares. Le packaging est tout particulièrement soigné de même que le choix de la forme de la bouteille. On notera aussi que Julien Gleize et Cyril Fressac, chef de cuisine et chef pâtissier du Domaine du Colombier, tout près de Montélimar, ont eu la responsabilité de signer le premier repas en accord mets et vins et donc d'appréhender aussi ce que seront les blancs et les rouges qui seront bientôt mis sur le marché.
Publié par Jean BERNARD