Après quinze ans de pérégrinations, de la Polynésie aux Caraïbes en passant par l'île de la Réunion, et des expériences culinaires à chaque étape, Frédéric Marty a posé ses valises dans le village d'enfance de son épouse Marie-Cécile, à Montblanc, près de Béziers (Hérault). Le couple y a créé un restaurant où il affiche son goût du voyage, jusque dans le nom : le Mahi Mahi.
Mais l'exotisme est surtout dans l'assiette, puisque Frédéric Marty a composé une carte très influencée par son parcours. On y trouve un Duo de Saint-Jacques et langoustes, et bien sûr le Mahi-mahi en pelote de cheveux d'anges, servi avec une compotée d'ananas au gingembre. À 43 ans, le chef n'oublie pas non plus ses bases, forgées à partir d 'un CAP à Saint-Girons, dans l'Ariège : "Je suis très attaché à la cuisine traditionnelle telle qu'on peut la retrouver dans notre restaurant avec le mille-feuille de foie gras, par exemple, mais j'aime aussi surprendre en travaillant les épices que j'avais l'habitude d'utiliser à l'autre bout de la planète."
Samoussa, Chop suey d'espadon, Carry de langouste, Colombo de poisson : la liste tranche en effet avec le terroir biterrois. Des plats qui tirent aussi les prix vers le haut, même si le Mahi Mahi propose une formule à 15 € au déjeuner. De fait, Frédéric et Marie-Cécile Marty ont eu un peu de mal à trouver leur clientèle. Au bout d'un an, un noyau d'habitués s'est formé : "Il est évident que nous avions besoin de temps pour convaincre avec ce mélange de cuisine traditionnelle et exotique, mais nous avons eu raison d'y croire." C'est aussi le résultat du caractère aventurier de ce couple de voyageurs.
Publié par Francis MATÉO