Les
hôteliers de l'Hexagone voient le bout du tunnel. Après 2015 et 2016, années
noires en terme de fréquentation touristique - vague d'attentats oblige -, les
chiffres de 2017 sont plus qu'encourageants. Stéphane Botz, associé KPMG et expert dans le secteur du tourisme
et de l'hôtellerie, parle de 89 millions de voyageurs internationaux
passés par la France en 2017. Ce qui conforte notre pays à sa place de première
destination touristique mondiale, devant les États-Unis et l'Espagne, selon
l'Organisation mondiale du tourisme (OMT).
Conséquence : le secteur de
l'hôtellerie se porte bien. Et même très bien, avec une augmentation de 4,9%
des nuitées dans les hôtels en 2017, comparé à 2016, selon l'Insee. "Progression particulièrement prononcée pour
les catégories 'moyenne' et 'haut de gamme'. Avec des hausses respectives de taux
d'occupation de 4,3 points et 4,6 points", détaille la 41e
édition de l'étude annuelle 'L'Industrie hôtelière française', menée par
KPMG et rendue publique ce 25 septembre. Quant aux établissements de la région
parisienne, "qui avaient le plus
souffert du contexte en 2016", ils affichent des augmentations de 3,5
à 9,5 points.
"Certains hôteliers tablent
sur une augmentation de 10 à 20% de leur chiffre d'affaires"
Ces
bons chiffres s'accompagnent d'un retour à la hausse des prix moyens pour
toutes les catégories d'hôtels : de l'économique jusqu'au palace.
Autrement dit : ces prix retrouvent
leur niveau de 2015. "Certains hôteliers
que j'ai pu rencontrer tablent sur une augmentation de 10 à 20% de leur chiffre
d'affaires pour cette année", confie Stéphane Botz.
Un constat
particulièrement vrai à Paris et sur la Côte d'Azur, "deux destinations à nouveau saturées", souligne
encore le consultant. Toutefois, "plus on monte en gamme, moins on a rattrapé
le niveau de 2015 en terme de résultat brut d'exploitation",
ajoute-t-il. Et pour cause : il y a désormais profusion de palaces, avec
un total de plus de 1 300 clés rien qu'à Paris. Et ce n'est pas
fini : de nouvelles ouvertures sont attendues, telle que celle de l'Hôtel Cheval
Blanc, sans compter les créations prévues de boutique-hôtels. Ce qui
doit porter à près de 2 100 clés la capacité en hôtellerie de luxe dans la
capitale d'ici à 2020.
"Un chiffre [qui reste] sans comparaison à l'international et qui évolue bien plus vite que la demande",
observe Stéphane Botz. Et ce d'autant que les millennials semblent préférer les
lieux hybrides, mêlant co-living et co-working, à l'esprit palace. Reste
toutefois à attirer et séduire une clientèle indienne, chinoise ou encore
brésilienne, "actuellement en forte
croissance en France", selon le consultant. Stéphane Botz conclut en
citant de récents chiffres d'Atout France : "Si aujourd'hui la classe moyenne chinoise, qui a les moyens de voyager,
représente 180 millions de personnes, celle-ci sera de 260 millions dans dix
ans".