Dur, le métier d'hôtelier face au développement fulgurant des fameuses agences en ligne qui se multiplient en dehors de tout cadre réglementaire ou législatif, et se jouent des frontières fiscales en se domiciliant dans les pays qui pratiquent un dumping systématique. Des agences qui abusent des pratiques les plus sournoises pour capter une part du chiffre d'affaires, sans apporter la moindre valeur ajoutée aux établissements ni le moindre service significatif à la clientèle.
Certes, la volonté affichée de nombreux acteurs de ces nouveaux métiers est de clarifier des relations aujourd'hui en quête d'un nécessaire équilibre. Comme le souligne Veit Furhmeister, directeur régional Europe d'Expedia (lire L'Hôtellerie Restauration du 27 septembre) :"l'opacité qui règne dans nos relations est anxiogène". On ne saurait mieux dire.
D'autant que les griefs de la profession portent le plus souvent sur des questions juridiques et commerciales qui s'apparentent à une lutte forcément inégale entre le pot de fer des distributeurs sur internet et le pot de terre des établissements qui, il est vrai, n'ont pas fait preuve à ce jour de la solidarité indispensable pour défendre une cause commune.
En l'absence de tout jeu collectif, le trop fameux individualisme des indépendants conduit à de tristes constats plus ou moins justifiés. Ainsi, dans ce numéro du journal (lire en page 5), les hôteliers qui ont bien voulu s'exprimer tout en conservant un prudent anonymat déplorent à la fois la parité tarifaire, des taux de commissions excessifs, les allotements obligatoires, les fausses réductions et les détournements de clientèle !
Bigre, cela fait beaucoup pour continuer et approfondir une relation commerciale qui devrait - théoriquement - conduire à un processus de satisfaction réciproque.
Mais comme il n'est guère possible aujourd'hui de se passer de la distribution sur internet, autant renforcer les arguments de négociation les plus pertinents, ne pas renoncer à prendre en main son destin informatique en jouant sur le même terrain (les hôteliers italiens font cela très bien), avec des armes finalement accessibles à qui veut bien s'en donner les moyens. C'est bien connu, dans la jungle, le plus agile a toujours sa chance.
Publié par L. H.