Doubles appels de cotisation, calculs incompréhensibles, procédures de recouvrement abusives, retraites non versées… Les griefs des entrepreneurs à l'égard du régime social des indépendants (RSI) sont multiples et vont en s'accentuant, même si les choses se seraient améliorées depuis le 1er janvier, dixit le RSI. Le dossier, fait de cas uniques, est extrêmement compliqué à résoudre. Mais son enlisement est socialement intolérable et la manifestation qui s'est déroulée lundi dans les rues de la capitale montre un ras-le-bol profond des cotisants.
La simplification qui présidait à la création du RSI, en 2006, a tourné à l'usine à gaz. Qui en sont les malheureux instigateurs : des privés nantis d'une mission de service public, des partenaires sociaux en décalage avec le terrain ? Une seule certitude, le débat fait perdre du temps aux solutions concrètes qu'il faut mettre en place au plus vite. Les travailleurs indépendants - ils sont six millions d'assurés au RSI en France - ont le droit d'être écoutés, entendus et respectés dans leurs démarches. Faut-il faire éclater le système ? Laisser l'entrepreneur s'assurer là où il veut ?
"Les attentes des chefs d'entreprise en termes de protection sociale sont différentes de celles des salariés", estime la CGPME qui milite pour le maintien d'un "régime spécifique piloté par des chefs d'entreprise pour des chefs d'entrepris indépendants. À condition d'en corriger le fonctionnement." Corriger peut-il suffire, à ce stade de gronde et d'injustices vécues ? L'Umih plaide pour une gouvernance composée à moitié de chefs d'entreprise et à moitié d'organisations professionnelles représentatives. Qu'importe, a-t-on envie de répondre à ce stade, pourvu que ça marche.
Publié par Sylvie SOUBES