GNI : un congrès sous le signe de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises

Le congrès du groupement national des indépendants, qui s'est déroulé les 14 et 15 novembre 2022 à l'UGC du centre des congrès de Lyon, vient de s'achever. L'occasion pour le syndicat de se réunir et d'évoquer de nombreux sujets comme l'évolution du comportement des consommateurs et la responsabilité sociale et environnementale des professionnels.

Publié le 24 novembre 2022 à 16:54

Le groupement national des indépendants (GNI) a tenu son septième congrès à l’UGC du centre des congrès de Lyon les 14 et 15 novembre. De nombreuses personnalités politiques comme Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, ou Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, ont pris la parole, en visio-conférence, et de nombreux professionnels sont venus témoigner. Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme, s’est également jointe à l’assemblée. L’occasion pour la ministre de répondre aux demandes du syndicat notamment concernant les PGE et les aides énergies. Cliquez ici pour retrouver son discours lors du congrès. Au cœur des débats du premier jour : la responsabilité sociale et environnementale des entreprises (RSE) du secteur. Le lendemain était consacré à l'apprentissage, les métiers en tension et les pratiques managériales. 

 

La RSE pour les professionnels de l’hôtellerie-restauration

Stephan Martinez, président de la commission RSE du GNI, a révélé les chiffres d’une enquête sur la RSE réalisée auprès de 370 adhérents du syndicat. “Un référentiel qui permet d’établir un état des lieux avec 100 % du territoire représenté et d’avoir ainsi une cartographie de ce que font les professionnels du secteur”, se réjouit-il.

Principaux enseignements de l’enquête :

  • 61 % des adhérents pensent que la RSE est une méthode de gestion globale, sociale, environnementale et économique nécessaire pour tenir compte des enjeux sociétaux, mais près de 30 % voient les choses différemment, estimant qu’il s’agit plutôt d’obligations liées à l’environnement.

Gestion de l’énergie :

  • Un restaurateur sur deux a des contrats mixtes, c’est-à-dire un contrat d’électricité classique avec un contrat de gaz vert ou l’inverse.
  • 80 % n’ont pas réalisé de diagnostic énergétique. 60 % ont équipé leurs établissements de LED. 85 % sont équipés de détecteurs de lumière. 26 % sont équipés de détecteurs d’ouverture des fenêtres.
  • 70 % des professionnels constatent une diminution du montant des factures de l’ordre de 10 à 20 % après travaux de rénovation.
  • 91 % déclarent ne pas avoir de gestion centralisée de l’eau.
  • 34 % ont équipé tous leur point d’eau avec des mousseurs, 42 % ne sont pas du tout équipés.
  • 72 % ont des appareils de lavage économiques en eau.

Côté alimentation :

  • 80 % préparent leurs cartes/menus avec des produits de saison. 64 % des professionnels achètent entre 50 % et 100 % de produits issus de la production française avec des sources d’approvisionnement mixtes, mais peinent parfois à trouver des produits en quantité suffisante.

Mobilité :

  • 35 % déclarent avoir installé des bornes de recharge électrique.

Gestion environnementale globale :

  • 40 % ont mis en place une démarche environnementale à impact positif.
  • Bilan carbone : une démarche inexistante pour 95 % des professionnels interrogés.

Labels :

  • 38 % ont le label Maître restaurateur, 20 % des hôtels sont labelisés Clé verte et 6 % Écolabel européen.
  • Et si 85 % disent tenir compte des avis client, 65 % des répondant ne communiquent pas sur les actions mises en place par la suite.

Aides financières :

  • Plus de la moitié des professionnels estiment avoir besoin de solutions techniques et d’un accompagnement, que ce soit pour la gestion énergétique ou la gestion de l’eau. 85 % n’ont pas bénéficié d’aides financières lors de travaux de rénovation, parce qu’elles sont trop compliquées à obtenir selon eux.
  • 15 % ont obtenu un financement par le fonds tourisme durable Ademe et le conseil régional.

 

RSE : témoignages

Des acteurs comme le Club Med ou l’hôtel Ritz sont venus témoigner de leurs actions : baisser la température des chambres, rendre les bains à remous ou sauna accessibles à certaines plages horaires et les fermer le reste du temps, répondre à la demande et non plus faire de manière systématique. Un gros point sur la gestion du gaspillage alimentaire a été opéré au sein du Ritz Paris. Une action développée par Audrey Peguret, directrice du développement durable au sein de l’établissement. Ainsi, pour le repas du personnel, des contenants plus petits ont été généralisés au buffet, un tri des déchets est effectué et une balance intégrée a été installée, ce qui a permis de réduire de 67 % le gaspillage alimentaire entre 2018 et 2022. Des actions se mettent également en place au sein des cuisines et du service en chambre. “De nombreuses initiatives ont été menées par les collaborateurs eux-mêmes. Ils nous livrent leurs bonnes pratiques. C’est leur mobilisation qui fait la réussite de cette démarche RSE”, assure la responsable. Sans oublier la formation du personnel, l’un des piliers de cette réussite.

 

L’apprentissage

Également au programme du congrès, l’apprentissage. “On a un très gros travail à faire pour se renouveler au niveau des RH, pour penser autrement. Les grands groupes ont compris la transition avec les jeunes, à l’instar du Club Med. On a une obligation de se renouveler", a expliqué Arnaud Gobled, président du Campus de Groisy, président de la commission emploi-formation GNI RARE. "Chez les indépendants, la transmission existe depuis toujours, a-t-il poursuivi. C’est dans la culture d’entreprise d’avoir des jeunes. Il faut qu’on arrive à se sortir de la crise du Covid pour comprendre qu’un jeune n’est pas un collaborateur comme les autres. Il est là pour apprendre. Ce n’est pas le remplacement d’un salarié. Sur les dix prochaines années, chaque entreprise a besoin de mettre sous cloche ses jeunes et de les protéger pour qu’ils ne quittent pas le secteur .”

Le campus de Groisy, qui forme 1 000 apprentis par an, va créer un centre de formation saisonnier en septembre 2025, à Megève, “pour véritablement avoir un centre de formation dédié à tous nos métiers saisonniers”. Le centre a également pour ambition de créer un club autour des jeunes afin d'innover, notamment en créant un guide des entreprises vertueuses. “Notre jeunesse c’est notre avenir”, insiste Arnaud Gobled.

 

Les souhaits au Gouvernement

Pour conclure, Didier Chenet, le président du GNI, a pris la parole pour formuler plusieurs demandes au Gouvernement :

  • Que le dispositif du bouclier tarifaire soit ouvert à toutes les entreprises dont la facture énergétique représente plus de 3 % du chiffre d’affaires et dont l’augmentation est d’au moins 50 %, sans autre condition.
  • Rendre accessible, suite aux blocages des banques et de la Fédération bancaire française, les PGE résilience aux entreprises du secteur CHR pour investir et faire face aux différents investissements nécessaires afin de mettre en place des dispositifs en faveur de la transition écologique.
  • Inscrire les métiers du secteur dans la liste des métiers en tension.
  • Permettre de régulariser la situation des salariés en situation irrégulière qui sont déjà employés sous alias.
  • Créer un contrat à durée indéterminé spécifique, réservé aux saisonniers réguliers, dont la durée plancher minimum d’activité serait de sept mois. Ils bénéficieraient d’une rémunération sur douze mois et l’employeur percevrait de Pôle emploi une indemnité compensatrice.
  • Permettre aux entreprises de faire face à la pénurie de personnel en ayant recours aux autoentrepreneurs sans crainte d’une requalification ou d’un contrôle.
  • Mettre en place un dispositif fiscal pour inciter les entreprises à mettre à disposition des logements pour les salariés sous forme d’avantages en nature, en récupérant la TVA.
  • Pérenniser le dispositif fiscal et social en faveur des pourboires.
  • Faciliter la transition écologique en permettant aux entreprises de bénéficier d’un diagnostic gratuit et d’un accompagnement spécifique via l’Ademe avec un produit bancaire et une fiscalité adaptés.

La réponse de la ministre déléguée Olivia Grégoire : cliquez ici pour lire l'article

Didier Chenet a également annoncé la création d’un nouveau syndicat : le GHR, et donc la disparition à venir du GNI, du SNRTC et du SNRPO. Lire ici notre article. Le prochain congrès aura lieu sous la casquette GHR, à Paris, dans un an.

GNI #Chenet# #GHR#


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Publié par Romy CARRERE



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