Thierry Grégoire : Il est important de rappeler que c'est la branche qui a voulu créer une mutuelle et un régime de prévoyance avec une volonté politique forte. Trois assureurs avaient alors été désignés : Malakoff Médéric, Klesia et Audiens. La décision du Conseil constitutionnel du 13 juin 2013 a remis en cause le principe de désignation. Parallèlement, à partir du 1er janvier 2016, la mutuelle devient obligatoire pour tous les salariés, quel que soit le secteur. Le régime que la branche a mis en place va perdurer. Cela ne change pas. En revanche, beaucoup d'assureurs courtisent aujourd'hui nos professionnels. Nos entreprises doivent comprendre que l'enjeu n'est pas à nos yeux financiers. Nous tenons à notre régime de branche parce qu'il est à haut degré de solidarité.
Que mettez-vous en place ?
Les partenaires sociaux, lors de la dernière commission mixte paritaire, ont décidé d'appliquer un taux d'appel sur la cotisation initiale et qui ne bougera pas pendant cinq ans. Le montant passe de 32 euros à 28 euros, soit 14 euros pour le salarié et 14 euros pour l'entreprise. Dans notre démarche, nous avons voulu rendre du pouvoir d'achat au salarié et abaisser les charges de l'entreprise. Cette modification du taux d'appel sera accompagnée de nouvelles garanties innovantes et pérennes. Un groupe de travail a été constitué pour réfléchir à ces garanties nouvelles. Les garanties que nous proposons vont donc augmenter et elles seront annoncées à l'automne pour effet au 1er janvier 2016.
Vous êtes-vous donné des objectifs ?
Oui, d'aller chercher toutes les autres entreprises, non adhérentes à ce jour. La mise en place d'une grande campagne d'information a été décidée lors de la commission paritaire de juin. Je le répète, ce n'est pas l'argent l'objectif, c'est le moyen de faire bénéficier nos salariés et nos entreprises d'un régime adapté et performant. Les valeurs vont bien au-delà des aspects financiers. Le pilotage du régime de façon paritaire est une force, garante d'une vision d'avenir. Nous ne sommes pas là pour faire des coups mais pour apporter aux hommes et aux femmes du secteur le meilleur et le plus adapté. Il faut que les entreprises qui seraient tentées de changer d'assureur comprennent tout ce que cela implique. Nous allons mettre la barre très haute parce que nous sommes attachés à ce qui a été mis en place ces dernières années.
Publié par Propos recueillis par Sylvie Soubes