Les touristes Chinois aiment la France. “Paris est même la première des destinations européennes qu’ils privilégient”, rappelle Solveig Herth, directrice générale de l’hôtel Renaissance Paris Arc de Triomphe (XVIIe). Résultat : d’aucuns se forment et s’informent pour accueillir au mieux cette clientèle aux habitudes bien spécifiques. “Dès le petit déjeuner, nous leur proposons des nouilles, du riz, des raviolis à la vapeur”, poursuit Solveig Herth. Au Renaissance Paris Arc de Triomphe, les nouilles sont même à la carte “toute la journée”. Ce qui n’empêche pas les voyageurs chinois de goûter à tous les plats français. Mais voir aussi des produits qu’ils connaissent “les rassure”. L’autre réflexe de la directrice : “Proposer une bouilloire en chambre pour qu’ils se préparent des nouilles ou du thé.” Au Peninsula, à Paris (XVIe), on va encore plus loin : en plus de la bouilloire en chambre, les clients ont droit à des accessoires et une vaisselle permettant de réaliser le thé traditionnel chinois. S’y ajoutent un petit déjeuner chinois à la carte et la cuisine cantonaise traditionnelle du LiLi, restaurant gastronomique avec décor inspiré du théâtre chinois et brigade emmenée par le chef Ma Wing Tak.
“Le chiffre 4 est maudit en Chine”
Côté horaires, les Chinois vivent au même rythme que les Français. “Ils boivent également les mêmes vins, alcools forts ou cocktails que nous”, constate Solveig Herth. Toutefois, pas question de les installer à la table n° 4, dans la chambre 44 ou de les emmener au 4e étage… “Le chiffre 4 est maudit en Chine”, explique Marie Richard-Bergereau, cofondatrice et directrice générale de Tourism Academy, organisme qui forme et accompagne les professionnels de l’industrie touristique (dont les Logis, Best Western ou encore Choice Hotels). Elle ajoute que la clientèle chinoise aime les séries télé, qu’en Chine on ne dit ni bonjour ni au revoir dans un magasin et que l’on ne se touche pas : “Une carte de visite, par exemple, se tend à deux mains, pour garder une distance avec son interlocuteur.” Autre subtilité : le moyen de paiement des clients chinois, dont les cartes de crédit ne sont pas acceptées partout. Au Renaissance Paris Arc de Triomphe, ils paient via WeChat, application très populaire en Chine et désormais utilisée par de plus en plus d’hôtels et restaurants de la capitale.
Enfin, reste le barrage de la langue. Certains hôteliers s’en sortent avec une lettre d’accueil type. D’autres ont la chance d’avoir au moins un membre de leurs équipes qui parle mandarin. Le Peninsula met également à disposition, en chambre, une tablette pour guider chaque client et faciliter leur séjour, avec une option d’affichage en 11 langues. Quant aux experts de Tourism Academy, ils fournissent les mots de l’accueil en chinois à celles et ceux qu’ils forment à l’art de recevoir cette clientèle venue de Chine, qui représente quelque 2,2 millions de touristes chaque année en France.
Publié par Anne EVEILLARD