"Dès que j'ai vu l'annonce : "ancien relais de poste du XVIIIe, ça a fait tilt. Je me suis dit, c'est ici et pas ailleurs." Titulaire d'un BTS hôtellerie-restauration et habituée aux belles maisons - entre autres le Domaine de Rochebois à Vitrac (24) - Florence Dupuy a tout de suite perçu avec son époux le potentiel du lieu. Et la promesse d'une vie meilleure. Car après avoir travaillé pendant des années en saison, notamment aux Eyzies (24) à Courchevel ou Manchester en Angleterre, le couple basé alors dans le Lot, aspirait à voir grandir leurs enfants. "Avec Florence on a le même feeling pour la simplicité, et la nature que nous tentons de préserver autant que possible", confie Christophe Dupuy, cuisinier de terroir, mais aussi artiste peintre et blogueur à ses heures.
Le couple dut patienter jusqu'en 2009 avant d'obtenir du propriétaire la vente des murs. Mais en vue du futur hôtel, des granges en ruine ouvrant sur leur jardin ont été acquises en 2008. Le chantier - sans fermeture du restaurant - est lancé en novembre 2010. Sous la direction de l'architecte Eric Borgers, les meilleurs artisans de la région réalisent des prouesses. Dans le jardin, une cuve enterrée de 7 000 litres recueille les eaux de pluie destinées aux toilettes des chambres et à l'arrosage des plantes. Sur une étroite terrasse surplombant le jardin où Christophe cultive ses légumes, aromates et plantes médicinales, une piscine (13,5 X 4 m) a été creusée dans la roche.
Matériaux naturels
Au plus près de la bâtisse historique, une annexe abrite deux chambres, dont l'une pour personne handicapée. Posée sur les hauteurs au départ de chemins de randonnées, l'ancienne grange métamorphosée déploie en rez-de-chaussée deux chambres avec leur terrasse ; trois de mieux se nichent à l'étage pourvu d'un balcon. Bois, pierre, fer forgé, drap en lin lavé-froissé… Les matériaux privilégient le naturel jusque dans les objets comme ces lampes et luminaires en papier japonais de l'éco-designer Cécile Wright. Comme une évidence, les produits d'accueil ou d'entretien sont écologiques. L'obtention de l'écolabel européen ne saurait tarder.
La rénovation, 850 000 €, a bénéficié de subventions - Département, Région, Europe - d'un total de 165 000 €. Et d'un sérieux coup de pouce de Périgord Initiative, la plateforme locale de France Initiative apportant un prêt à taux zéro de 20 000 € et surtout le suivi d'un parrain. En l'occurrence un ancien directeur de Nestlé "un homme extraordinaire qui nous évite de déraper !", confie la jeune femme. Ce n'est que cet été que le couple a recruté deux employés. Un poste sera conservé cet hiver. Un peu d'oxygène pour Florence, maîtresse de maison attentive et disponible 24 heures sur 24. D'ailleurs son époux le dit : "Ma femme c'est une Amélie Poulain. Elle aime donner du bonheur aux gens. Et vu le succès de l'établissement, on veut bien le croire."
Publié par Brigitte DUCASSE