Être sur tous les fronts
Il faudra toutefois trois années aux hôteliers pour se passer progressivement du site. "Booking.com n'assurait plus que 5 % de nos réservations en 2016, contre 35 % en 2013", note le professionnel.
Afin de court-circuiter Booking, Maya Boutique Hôtel a joué la carte de la proximité auprès de ses clients, en les incitant à réserver en direct et en les mettant à contribution : "On invite nos clients à poster des photos avec le hashtag #mayaboutiquehotel#, et on propose par exemple des cartes de parrainage : nos clients bénéficient de 15 % sur leur prochain séjour, s'ils font venir d'autres personnes, qui elles-mêmes profitent d'une remise."
Deuxième astuce : la création d'un site bien référencé grâce à des mots-clés judicieux (romantique, spa…) et disposant d'un système de réservation en ligne. "Cela coûte 15 000 € environ, mais une fois que l'investissement est fait, vous l'amortissez sans coûts additionnels", estime Louis Papadopoulos, qui est sur tous les fronts. "Il faut alimenter régulièrement le site avec des articles, faire des newsletters, avoir une bonne communication, être présent dans les médias et sur les réseaux sociaux - 2 700 personnes nous suivent -… Nous faisons tout cela nous-mêmes, nous rédigeons les communiqués de presse, nous avons accueilli un influenceur suivi par 115 000 personnes sur Instagram…", énumère-t-il.
Miser sur l'innovation
Pour se démarquer, Maya Boutique Hôtel parie aussi sur l'innovation. En 2015, l'établissement construit en bottes de paille a raflé le prix du meilleur boutique hôtel écologique d'Europe à Londres, lors des World Boutique Hotel Awards, et celui de la meilleure innovation à l'occasion des Worldwide Hospitaliy Awards, à Paris. L'année suivante, il décroche le prix de la meilleure innovation en offre hors hébergement lors des Worldwide Hospitality Awards, pour son concept de mobilité verte. "Un véhicule électrique est mis à disposition des hôtes qui peuvent ainsi réaliser des excursions en toute autonomie. Le prêt des véhicules fonctionne sur le principe 'Payez ce que vous voulez'. L'innovation est un bon outil de communication", explique-t-il.
Un an et demi après s'être passé totalement des services de Booking.com, l'hôtelier ne regrette absolument pas son choix : "Le client Booking.com est différent des autres. C'est quelqu'un de très distant. C'est vite un stress pour l'hôtelier qui vit avec la peur que ce client laisse un mauvais commentaire ou qu'il exige un rabais, estime-t-il. Cependant, je ne conseille à personne de quitter Booking.com, surtout dans le cas d'un hôtelier qui fait 70 % de ses réservations via cette OTA. Il faut vraiment être très motivé pour s'en passer complètement et sortir du lot !"
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Publié par Violaine BRISSART
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