du 11 septembre 2003 |
DOSSIER TVA |
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Il est bien gentil, ce Renaud Dutreil, de travailler pour que la restauration passe à 5,5 %, mais il faudra lui apprendre ce que c'est qu'une petite entreprise.
1. D'abord, il faut lui dire que l'on ne crée pas
des emplois pour faire plaisir aux gens qui nous gouvernent ; ça, c'est une utopie de
socialistes. Non, nous créons des emplois uniquement lorsque l'on a du travail et que
l'on a besoin de personnel (quand ils veulent travailler !), mais qu'il se rassure, comme
nous ne sommes pas mécanisables, d'office nous les créons les emplois.
2. Ce n'est pas un cadeau qui nous est fait que de
baisser la TVA, c'est la suppression d'une inégalité fiscale. Il va bien falloir le
reconnaître un jour et ne pas l'oublier.
3. Plus nous attendrons, plus le secteur a des chances
de ne pas s'en relever. Car tout concourt à ce que la restauration traditionnelle
disparaisse. Le temps passé à table qui diminue d'année en année, la réduction du
temps de travail, etc. Alors expliquez-lui à Renaud Dutreil que la baisse de la TVA avec
des obligations de résultat, il peut se la garder. Nous resterons des hommes droits, et
nous ne sommes pas encore prêts à courber l'échine. La TVA à 5,5 %, c'est une promesse
du président de la République, ce n'est pas une discussion de marchands de tapis.
Jean-Robert Chelot, président de l'Umih du Tarn zzz66f
Réponse à P.C. qui veut que la baisse de
la TVA soit répercutée sur l'addition de restaurant, et
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En comptabilité, la définition de la 'valeur ajoutée' est la suivante : chiffre
d'affaires hors taxes, moins les achats hors taxes, moins les frais généraux. La somme
ainsi trouvée se nomme la valeur ajoutée. Sur cette somme, une taxe de 19,6 % est
généralement perçue. La mécanique comptable est imparable, et s'applique dans tous les
cas de figure, sauf si l'une des 3 composantes a un taux de TVA différent.
Et c'est le cas pour la restauration puisque les achats de nourriture sont taxés à 5,5
%, et le chiffre d'affaires à 19,6 %. Ce déséquilibre emmène le paiement d'une taxe
bien supérieure à 19,6 %.
La preuve par l'exemple :
Menu à 10 e HT, moins achats 3 e HT, moins frais généraux (autres charges) 3 e = 4 e de
valeur ajoutée.
Taxe de 19,6 % normalement payée sur cette valeur ajoutée de 4 e = 0,78 e.
L'entreprise le calcule de cette manière :
Chiffre d'affaires HT 10 e + TVA 19,6 % (1,96 e)
TVA sur 3 e d'achats à 19,6 % payés aux fournisseurs et à déduire, soit 0,59 e.
TVA sur 3 e de frais généraux à 19,6 % payés et à déduire, soit 0,59 e.
Résultat : 1,96 - 0,59 - 0,59 = 0,78 e. La preuve est ainsi faite.
Examinons le problème du déséquilibre spécifique à la restauration :
Chiffre d'affaires HT 10 e + TVA 19,6 % (1,96 e).
TVA sur 3 e d'achats à 5,5 % payés au fournisseur et à déduire, soit 0,17 e.
TVA sur 3 e de frais généraux à 19,6 % payés et à déduire, soit 0,59 e.
Résultat : 1,96 e - 0,17 e - 0,59 e = 1,20 e de taxe payée sur la même valeur ajoutée
de 4 e, soit 30,1 %.
Et si c'est le client qui paye les 19,6 % de TVA sur l'addition qui lui est présentée,
la différence est supportée directement par les entreprises. zzz66f
Jean-Robert Chelot, président délégué de la branche restauration de l'Umih
Il faudra mieux communiquer sur la baisse de la TVA
On a sûrement tout dit sur la TVA à 5,5 %, mais je crois que dans
l'esprit des consommateurs, nos clients, ceci est très mal compris, parce que mal relayé
par la presse. C'est perçu comme un cadeau fiscal fait à notre profession. Même
certains de nos politiques ne comprennent pas cette mécanique. Un problème de
communication se pose. Je pense qu'il faudrait encore réexpliquer le fond du problème de
cette surtaxe sur notre profession. Les ministres allemands semblent être opposés à ce
qui pourrait créer un précédent préjudiciable pour leur économie, notre système de
surtaxe n'est-il pas une particularité franco-française ? Est-ce que les Allemands ont
le même système que nous ? Achat des marchandises (nourriture et certaines boissons) à
5,5 %, récupération de la TVA, transformation, valeur ajoutée + TVA à 5,5 % (logique)
et surtaxe de 14,1 % pour notre cas en France. On a beau avoir appris à vivre avec, c'est
toujours difficile d'être un supercontribuable.
J.-L.G. de Puy-Saint-Vincent zzz66f22v
è Baisse de la TVA sur la restauration,
dernière ligne droite
è Entretien avec Noëlle Lenoir, ministre
déléguée aux Affaires européennes, "Le gouvernement maintient plus que jamais son
engagement sur la baisse de la TVA"
è En direct de Berlin, les objections des Allemands
è Jacques Borel, président du Club TVA,
"Les restaurateurs qui ne baisseront pas leurs prix perdront des clients"
è Compte à rebours, les dernières étapes à
franchir
è Organisations professionnelles,
confiance et engagements sur l'emploi
è Baisse de la TVA : le point de
vue des restaurateurs, investir dans le personnel
è Saisonniers, priorité à l'emploi
è Baisse de la TVA : l'enquête,
augmentation des salaires contre baisse des prix
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L'Hôtellerie Restauration n° 2838 Hebdo 11 Septembre 2003 Copyright © - REPRODUCTION INTERDITE