Afin de trouver des idées créatives pour accompagner la réouverture des restaurants et bars et la reprise de leur activité, la marque de champagne EPC a réalisé une étude qualitative pendant le confinement - en collaboration avec Les Cafés Richard - auprès d'une dizaine de restaurateurs parisiens et en province. Jérôme Queige, le directeur général et co-fondateur de la jeune marque, nous livre les principaux enseignements.
- Les consommateurs attendent d'être mieux conseillés dans les établissements
Près de 90 % des clients attendent que le sommelier ou le serveur leur donne des conseils. Et beaucoup n'osent pas demander. C'est un point que les restaurateurs vont devoir travailler.
- Une meilleure formation des serveurs sur les vins. N'hésitez pas à faire appel à vos partenaires (distributeurs ou agents) pour les former. Ils pourront ainsi mieux s'approprier le discours.
- Avoir une carte plus détaillée, en indiquant la provenance des produits pour une totale transparence.
- Mettre en place du cross marchandising, c'est-à-dire avoir une vraie stratégie d'association mets et vins. En proposant pour chaque plat 2 ou 3 vins, vous augmenterez le panier moyen. Pour mettre en avant vos propositions, plusieurs idées : sous vos plats ou via un système de couleur par exemple. N'hésitez pas à mettre en avant également le champagne, au-delà de l'apéritif. Il peut y avoir des associations très remarquables, et c'est trop peu exploité.
- Suivre les tendances de consommation
Aujourd'hui, on constate un intérêt indéniable pour le bio. Selon une étude d'OpinionWay, près de 60 % des Français ont une opinion positive des vins bio et plus de 50 % d'entre eux aimeraient avoir plus de choix. Il faut être à l'affût des tendances et réussir à les mettre en scène très vite pour aller chercher du ticket moyen. Le bio va vous permettre d'attirer une clientèle jeune et urbaine. Et il est important de savoir expliquer les labels (bio, biodynamie, viticulture en haute qualité environnementale…).
La seconde tendance : la vente de rosé. Si la consommation de vin est plutôt statique dans le monde, celle le rosé a grimpé ces dernières années de 40 %. Et le champagne rosé a doublé en dix ans selon une étude du CIVP (conseil interprofessionnel des vins de Provence) et France AgriMer, qui date de 2018. Toute la nouvelle génération s'identifie à cette couleur rose qui globalement fait écho à la fête, à la jouvence, à la santé… Des consommateurs à aller chercher quand on sait que dans dix ans, ils représenteront les trois quarts de la population active.
Le rosé est consommé toute l'année, mais l'est à plus de 80 % entre avril-mai et septembre.
- Le doggy-bag
Le doggy-bag est une tendance forte depuis des années dans les pays anglo-saxons, mais trop peu exploité en France. On constate un attrait important pour le vin au verre, qui a tendance à remplacer la bouteille pour des raisons de budget et d'alcoolémie. Près de 65 % des consommateurs préfèrent le vin au verre à la bouteille, selon une étude C10, un chiffre qui grimpe à près de 80 % pour les moins de 25 ans. Il y a ainsi un vrai levier de croissance à trouver en mettant le vin au verre plus à l'honneur. Mais en valorisant le doggy-bag, vous favoriserez aussi la vente de bouteille. Par exemple, les restaurateurs ont tout intérêt à mettre en avant sur la carte qu'ils offrent la possibilité aux consommateurs de repartir avec leur plat ou leur bouteille s'ils ne les finissent pas. C'est un vrai relais de croissance et de positionnement pour le restaurateur et un moyen de se différencier.
- Faire vivre une expérience
Le consommateur recherche une expérience de goût et de consommation. 8 millenials sur 10 préfèrent dépenser de l'argent pour une expérience plutôt que pour un bien.
Par exemple, nous avons mis en place de la réalité augmentée sur les étiquettes. Lorsqu'une bouteille EPC arrive à table, le client peut flasher l'étiquette et sur son smartphone arrive une animation d'une vingtaine de secondes pour lui présenter la bouteille. Nous avons également mis en place une pastille thermosensible : en lisant l'étiquette, on sait si la bouteille est prête ou pas à être consommée. Une idée très ludique, appréciée des consommateurs. Et enfin, nous avons fait inscrire sur chaque étiquette des prétextes de consommation. On retrouve ainsi une vingtaine de phrases comme : "C'est le pot de départ de qui ?", "Un dîner en amoureux"… Les marques doivent se mettre au niveau des consommateurs.
Autre idée : la verrerie. Par exemple chez EPC, le verre Blida créé une nouvelle façon de consommer le champagne, conviviale et plus démocratisée. Les verres ne font que 10 cl (contre 12 habituellement pour une coupe classique) et on sert à 8 cl, cela permet de relancer la consommation de champagne dans les établissements. Pensez également aux happy hours, aux animations entre producteurs et établissements…
- Le verre gourmand
À l'image du café gourmand, notre idée est de mettre en place le verre gourmand, qu'il s'agisse de vin ou de champagne, à proposer en apéritif, accompagné d'une belle planche de tapas, de charcuterie ou fromage par exemple, ou en dessert, dans le but d'augmenter sa marge.
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Publié par Propos recueillis par Romy Carrere
mercredi 3 juin 2020
mercredi 3 juin 2020
jeudi 4 juin 2020
mardi 2 juin 2020