Comme l'avait annoncé l'ambassadeur Philippe Faure, coordinateur du Conseil de promotion du tourisme, la notion de faisabilité l'emporterait dans les choix retenus. De son côté Roland Héguy, président confédéral de l'Umih, membre du Conseil et co-rapporteur du rapport sur l'Hôtellerie, l'investissement, le tourisme d'affaires et de shopping, retient de ces travaux des échanges concrets et francs.
L'accueil doit être considéré comme une priorité nationale. Il englobe aussi bien la nécessité d'améliorer au plus vite l'apprentissage des langues étrangères que le fait de faciliter les procédures de délivrance des visas, dont certaines ont déjà été mises en place au Quai d'Orsay pour la Chine ou la Russie. La gastronomie et l'oenologie, vecteurs essentiels du tourisme, portent en elles de nombreuses opportunités. Quatre axes d'action ont été définis : 'donner à rêver', en faisant connaître les restaurateurs qui travaillent et valorisent les produits locaux, en s'appuyant davantage sur les réseaux en ligne et la promotion en ligne. 'Nous améliorer', le déficit de qualité des bistrots et brasseries est pointé du doigt : « le menu faussement varié avec des cartes si complexes qu'elles ne peuvent que traduire la cuisine industrielle » vont totalement à l'encontre de l'image attendue. « Il nous faut surprendre, être leader dans le monde des bistrots et des restaurants » estiment les rapporteurs en mettant notamment en avant la diversité et la qualité des productions de terroir. « La pérennisation des grands événements autour de la cuisine française et des guides, dont l'opération Good France fut une première étape », fait partie des mesures arrêtées.
Concernant l'investissement, un fonds d'investissement pour la modernisation de l'immobilier des stations touristiques, qui pourrait canaliser des fonds publics et privé est sérieusement envisagé, il « pourrait avoir un fort effet levier ». « Pour les hôtels, il est aussi proposé d'adapter les règles de transmission de telle sorte qu'elles soutiennent la qualité de l'offre et les investissements dans l'économie réelle ». La préservation des petits établissements « garants du lien social » fait partie des impératifs. « Proportionner la réglementation à la taille des établissements » relève du bon sens. Un label 'L'Auberge française' pourrait voir le jour, offrant une visibilité inexistante aujourd'hui. Si la révolution numérique est incontournable, structurer l'offre et reprendre la main sur les opérateurs en ligne s'avèrent impératifs, et « assurer l'équité entre les différents types d'hébergements » tout autant. Le contrat de mandataire entre producteurs et OTA apparaît comme la meilleure solution contre les abus des grands intervenants. La notion de 'marque' concernant certaines destinations doit être travaillée. L'offre doit être lisible dans sa diversité.
Pour que tout cela puisse s'inscrire dans une démarche cohérente, la formation doit s'adapter aux besoins du marché. Dans les tablettes, la création d'une 'Conférence des écoles d'excellence de tourisme d'hôtellerie' qui « labelliserait des écoles d'excellence spécialisées dans les métiers du tourisme qui en deviendraient membres et accréditerait des formations dans ces métiers pouvant être développées par des écoles généralistes ». La mise en place d'un 'Comité stratégique dédié au tourisme pour décloisonner les branches professionnelles ' qui permettrait, par exemple, de rationnaliser le développement, par branche, des « titres et certificats professionnels dont le corpus pédagogique est quasi-identique » devrait aussi voir le jour.
Publié par Sylvie SOUBES
vendredi 12 juin 2015
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vendredi 12 juin 2015
jeudi 11 juin 2015