La fréquentation s'effrite dès 2012, lorsque "Plus Belle la Vie installe une cantine improvisée, composée d'un camion et d'une tente, sur le site". "Dans le bail, il est indiqué que nous sommes le seul lot à pouvoir exercer une activité de restauration. Ce qui a mis le feu aux poudres, c'est lorsque la ville a lancé un appel d'offre en 2015 pour régulariser cette cantine et en faire un catering. Or, le lot concerné est en réalité destiné à un garage et ne peut accueillir plus de 15 personnes, pour des raisons de sécurité. C'est de la concurrence déloyale, du détournement de clientèle", s'étrangle Christian Fontrier.
Bras de fer judiciaire
Le soixantenaire commence alors "à hausser le ton", mais la mairie "fait la sourde oreille". Il demande au tribunal de nommer un médiateur, avant d'engager un procès sur le fond, dès décembre 2016, contre la ville de Marseille et la production de Plus Belle la Vie.
Autre coup dur : un sas est installé à l'entrée de l'immeuble. "S'il n'y a personne à l'accueil à l'heure du déjeuner, les clients potentiels ne peuvent pas se rendre chez nous. Pourtant, dans notre bail, il est stipulé que le bâtiment est librement accessible de 9 heures à 18 heures, tous les jours sauf le week-end. Et quand des clients veulent organiser des événements privés au Studio 37, on doit désormais communiquer la liste des invités, leur carte d'identité, les horaires de la soirée !", s'insurge le requérant, qui a engagé un autre bras de fer judiciaire à ce sujet, devant le tribunal administratif.
En mai 2017, Studio 37 est placé en procédure de sauvegarde. La moitié des effectifs est licenciée. "On a épuisé tous les moyens juridiques. On espère obtenir gain de cause à l'issue du procès. Il faut donc arriver à tenir jusqu'en décembre, sinon on n'aura pas d'autre choix que de fermer", se désole Christian Fontrier.
Publié par Violaine BRISSART