Vers la fin des pailles en plastique ?

Ce fléau pour l'environnement commence à être remis en question. Sans forcément faire le choix radical de s'en passer, des alternatives existent : carton, amidon de maïs ou inox, par exemple.

Publié le 22 juin 2018 à 16:26
Lunettes de soleil, cocktail… et paille en plastique : la carte postale de l'été n'est pourtant pas un plaisir anodin. Aux États-Unis, 500 millions de pailles sont jetées chaque jour. En France, la seule restauration rapide consomme près de 9 millions de pailles quotidiennes. Or, ces quelques centimètres de plastique ont un impact désastreux sur l'environnement. "En raison de leur petite taille, les pailles en plastique sont difficilement recyclables. Elles font partie des 8 millions de tonnes de plastique déversées dans les océans chaque année. D'ici à 2050 il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans", déplore Charlotte Scherr, ambassadrice de l'association Bas les pailles à Strasbourg (Bas-Rhin). Le plastique, qui met cinq siècles pour se dégrader, se morcelle. Les animaux marins ou les oiseaux le confondent avec de la nourriture et l'ingèrent. "156 000 animaux en meurent chaque année. Et tout ce plastique se retrouve la plupart du temps dans nos assiettes", poursuit-elle.

De plus en plus d'acteurs ont pris conscience de cette problématique. Le groupe Hilton, par exemple, a annoncé la suppression des pailles en plastique dans l'ensemble de ses hôtels, d'ici la fin de l'année. La ville de Seattle, aux États-Unis, bannira leur utilisation dans tous ses restaurants, bars et cafés dès l'été. Le Royaume-Uni entend suivre la même démarche courant 2018. L'Hexagone, en revanche, est à la traîne. Si la vaisselle jetable en plastique (gobelets, assiettes, verres) y sera interdite à l'horizon 2020, les pailles, elles, ne sont pas concernées. L'association Bas les pailles a donc lancé une pétition afin d'infléchir la législation, tandis que certains professionnels ont déjà pris le taureau par les cornes.

Sensibiliser la clientèle

Myriam Boyer, à la tête d'un food-bike à La Rochelle (Charente-Maritime), a fait une croix sur les pailles : "Toute l'éthique de Gurou tourne autour du recyclable, les contenants sont en papier kraft, jusqu'au gobelet de jus de fruits. Certaines personnes n'aiment pas boire directement à la canette : c'est à ce moment-là qu'il faut défendre sa démarche. Cet été, je vais proposer du thé glacé : j'y ajouterai des bâtonnets en bois pour les glaçons. C'est écologique et ça fera très bien l'affaire."

Moins radical, Joseph Thomas, propriétaire de la brasserie strasbourgeoise Jeannette et les cycleux, a opté pour des pailles en carton. "Au final, une paille dure deux minutes. On a donc décidé de n'en mettre plus que dans les mojitos et les cocktails, en raison de la glace pilée", glisse-t-il. Les inconvénients ? "Le prix est six fois supérieur à celui des pailles en plastique, et puis les pailles en carton se ramollissent plus vite. Mais quand on explique notre démarche aux clients, ça passe toujours, ils sont compréhensifs. On a d'ailleurs communiqué là-dessus sur Facebook et on a reçu un accueil très enthousiaste. Les clients, tout comme les salariés, ont l'impression de faire un geste pour l'environnement", remarque-t-il.

À Lille (Nord), Olivier Tiercin, le gérant du Bistrot de Saint-So, a également franchi le pas, en portant son choix sur l'amidon de maïs : ces pailles "ont l'avantage de se décomposer en neuf mois", note-t-il. Ses équipes ne proposent plus de pailles systématiquement et elles n'hésitent pas à sensibiliser les enfants, "très réceptifs à la protection des animaux". 

Kaveh Jahanshashi, gérant du bar brasserie dijonnais Trinidad, a quant à lui adopté l'inox : "Les gens ont la fausse impression que ces pailles ne sont pas hygiéniques. Je leur explique qu'il n'y a pas mieux, c'est le matériau dont on se sert pour les équipements en cuisine. Pour l'entretien, il suffit de passer les pailles au goupillon puis à l'osmoseur à 90 °C." Un choix dont le professionnel se félicite : "On y gagne énormément. On dépensait entre 150 et 200 HT par mois pour les pailles en plastique. J'ai payé 200 les 200 pailles en inox, et j'investis chaque mois 50 supplémentaires, car il y a pas mal de vols et de dégradations. C'est vite rentabilisé."

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Publié par Violaine BRISSART



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