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#Attractivité : Enquête : le salaire, critère d'attractivité principal pour les deux tiers des employés des CHR

Vie professionnelle - mardi 26 octobre 2021 12:05
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Le secteur de l'hôtellerie-restauration fait face à une crise de recrutement sans précédent. Le phénomène était latent depuis plusieurs années, il a explosé depuis la crise sanitaire. Nombreux sont ceux qui n'ont pas hésité à changer de secteur et se reconvertir. Nous vous avons donc demandé quel est le critère le plus important pour être bien (ou mieux) au travail ou qui pourrait vous faire revenir dans le secteur des CHR. Vous êtes plus de 6 000 à nous avoir répondu, et nous vous en remercions.



© GettyImages


L’Hôtellerie Restauration a mené une enquête du 21 au 25 octobre 2021, pour savoir quels sont les critères prioritaires - pour vous, en tant que salarié ou ancien salarié du secteur de l’hôtellerie-restauration - qui vous feraient rester ou revenir dans ce milieu. La crise sanitaire a montré l’importance que revêtent la qualité de vie - de manière générale - et l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Ce sont des préoccupations centrales pour les salariés, et nombreux sont ceux qui n’ont pas hésité à changer de secteur et se reconvertir, afin d’atteindre cet équilibre.

Vous êtes plus de 6 000 à avoir participé à cette enquête et le constat est sans appel : vous êtes plus de 70 % à estimer qu’une revalorisation de votre salaire est nécessaire. Arrive en deuxième position le paiement de toutes les heures supplémentaires (50 %), puis ne plus travailler en coupure (42 %). Globalement, l’insécurité de l’emploi en raison du type de contrat n’est pas une préoccupation majeure.

 

► En détail

Vous êtes 6 302 à avoir répondu à l’enquête, majoritairement âgés de 26 à 35 ans (30 %), mais les 36-45 ans (22 %) et 46-55 ans (22 %) sont également très représentés.

La majorité des répondants sont issus de la restauration (40 %), 15 % travaillent dans une structure hôtel-restaurant et 13 % dans l’hôtellerie. Enfin, 19 % des répondants ont déclaré avoir quitté le secteur.

Nous leur avons demandé de choisir, parmi 7 propositions, les 3 qui pourraient le plus les convaincre de rester dans le secteur (ou d’y revenir).

 

► Les résultats, toutes catégories confondues

- Une hausse de vos revenus (augmentation, 13e mois, intéressement, participation…) : 72,31 % 

- Le paiement de toutes vos heures supplémentaires : 49,25 % 

- Ne plus travailler en coupure : 42,83 %

- Avoir plus de temps pour vous (un week-end de repos par mois/une soirée par semaine) : 40,34 % 

- Bénéficier d’une bonne ambiance de travail : 32,45 % 

- Pouvoir évoluer au sein de l’entreprise (formation, promotion) : 21,79 % 

- La sécurité de l’emploi (préférence pour un CDI) : 13,14 %

 

► Les résultats par secteurs

Au sein d’une structure hôtelière, les trois principales revendications sont : une hausse des revenus (80 %) le paiement des heures supplémentaires (40 %) et bénéficier d’une bonne ambiance de travail (40 %). 

Dans un restaurant, le trio de tête est : une hausse des revenus (70 %), le paiement de toutes les heures supplémentaires (50 %) et ne plus travailler en coupure (50 %).

 

>> Attractivité : La réponse des syndicats à notre enquête
>> Attractivité : revoir les salaires, une première étape, édito du journal du 29 octobre 2021

#Attractivite #Enquete #Salaire 

Analyse des commentaires

Vous êtes près de 3 000 à avoir laissé un message. Au-delà des nombreux commentaires relevant la nécessaire augmentation des salaires et une refonte de la convention collective (notamment pour une plus juste rémunération des heures de nuit, du dimanche et des jours fériés), la demande de "reconnaissance du travail" et de "respect" de la part des employeurs envers les salariés reste forte et constante, ainsi qu'une "meilleure ambiance", "un environnement de travail positif" et "bienveillant".

Autre point : la "revalorisation de la profession" et qu'elle ne soit plus identifiée "comme un job étudiant". Nombre d'entre vous réclament également "d'avoir plus de temps à dédier à [votre] famille". Enfin, vous êtes très nombreux à signaler que c'est votre métier est une passion, et que si vous avez quitté le secteur, notamment depuis la crise du covid, c'est principalement en raison des bas salaires, mais aussi pour avoir plus de temps en famille ou tout simplement une vie sociale. 

Voici quelques commentaires :

- Avoir de la reconnaissance de notre travail et du respect.

- Le travail en équipe est primordial.

- Avoir plus de liberté d'action dans le poste occupé !

- Revaloriser l'image du travail en hôtellerie-restauration, souvent mal perçu.

- Il faut absolument revaloriser ce secteur de l'hôtellerie-restauration qui est moribond. Revoir les salaires et avantages à la hausse, revoir le management interne très souvent défaillant, revoir les horaires et rythmes de vie, revoir aussi enfin la relation aux clients qui est de plus en plus difficile à vivre.

- Valoriser les bons éléments.

- La reconnaissance du travail saisonnier, travail reconnu pénible pour le cumul retraite.

- Être reconnu et respecté surtout au niveau salaire et heures travaillés payées le dimanche.

- Une meilleure qualité de travail.

- Une bonne ambiance.

- Je trouve que les horaires réguliers aident énormément à mieux travailler en permettant de concilier vie privée et professionnelle. Un week-end pour chacun. Ne pas privilégier quelques employés en détriment des autres.

- Une revalorisation de la profession. Qu'elle arrête d'être considérée comme un job étudiant.

- Pour information dans les années 1980/90, les salaires étaient bien mieux rémunérés, nous étions payés au pourcentage et à la masse. Quand j'ai commencé le métier, je touchais 15 000 francs net par mois soit 4 379,04 € net en tant que chef de rang au Jules Verne à la Tour Eiffel. Quand j'ai quitté l'hôtellerie-restauration en 2013, je gagnais en tant que directeur de la restauration 3000 € net dans un palace pour vous donner un ordre d'idée.... Je me suis basé sur l'ENSEE avec leur convertisseur franc-euro (mesure l'érosion monétaire due à l'inflation)... Alors que les employeurs révisent les salaires ! Et que les chefs de cuisine soient moins caractériels et arrêtent de se prendre pour des stars, et peut être qu'ils trouveront plus de personnel. J'ai fait une école hôtelière avec diplôme à la clé, à l'époque c'était flambage, découpage, bref le métier dans toute sa splendeur... Aujourd'hui, si l'on veut gagner sa vie et faire son métier dans la restauration, il faut partir à l'étranger, dans les pays anglo-saxons, c'est malheureux mais c'est ainsi...

- Je ne veux pas que mes collègues me crient dessus !

- C’est un milieu qui ne valorise pas les compétences, les sacrifices et l’adaptation aux horaires demandés aux employés… La convention devrait être vue et revue depuis longtemps.

- Avec nos salaires nous n’arrivons même pas à obtenir un logement cela fait pitié, on bosse comme des fous.

- Bientôt plus personne ne voudra faire ce métier. Salaire très mauvais, travail le week-end et jours fériés, pas de vie famille, etc. Il y a trop à dire malheureusement. Le métier le plus beau au monde est en train de devenir le métier le plus détestable. Merci aux patrons, merci au gouvernement, merci aux services sociaux, mais malheureusement on ne remercie pas assez nos serveurs et serveuses qui se donnent corps et âme pour un métier qui est en train de se dévaloriser.

- Il faut vraiment que les choses changent sur tous les points. La France est le pays de la gastronomie et c'est une honte d'avoir des conditions de travail aussi mauvaises et des salaires aussi minables, aucune reconnaissance. Si cela continue, il ne restera que des Burger King, et nos chers hommes ou femmes politiques seront bien malheureux. Moi je leur propose de venir bosser avec moi pendant un mois, pour qu'ils voient la vie que l'on mène. Heureusement que nous sommes passionnés, sinon...

- Quarante-huit années de carrière, les dernières sont les plus compliquées (trop âgé, pas le profil). Le métier n'a pas évolué avec la société et la demande justifiée des nouvelles génération dans le cadre d'organisation du travail et de la vie quotidienne. Les salaires ne sont plus à la hauteur du travail fourni et hors réalité de la vie d'aujourd'hui.

- Mise en place de titres-restaurant dont nous pourrions profiter à d’autres moments car vous savez, il est compris le repas mais nous n'avons jamais de pause repas voire pas de pause tout simplement. En tout cas merci au covid pour tous ces changements… certes c’est une passion l'hôtellerie-restauration mais ça reste un travail avant tout et il faut pouvoir vivre.

- J'aurais aimé pouvoir cocher plus de cases. L'ambiance au travail est également importante mais n'est pas nécessairement du fait de l'employeur. N'avoir aucun week-end, aucune fête et parfois pas de repos pendant les deux mois d'été ne devraient plus exister ! Pour le même salaire (1 400 €) j'ai désormais des horaires de bureau, tous mes week-ends et je travaille 35 heures par semaine (contre minimum 40 heures en hôtellerie)... Si les professionnels du secteur ne se remettent pas en question, ils risquent d'avoir de plus en plus de difficultés à recruter. C'était un travail de passion pour moi, mais de me faire licencier lors du covid a été la goutte d'eau !



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Alexia ALLAIRE
Merci pour votre enquête. Et de votre travail en général très cher journal.
26/10/2021 20:53
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STEPHANIE BABAYAN
Pour augmenter les salaires, il faudrait baisser les charges sur les salaires. C’est facile de dire d’augmenter les salaires. Et puis, aussi il y a trop d’aides qui n’incitent pas les gens à travailler: ils préfèrent rester chez eux ou bien travailler à temps partiel. En fait, il faudrait à la fois baisser les charges pour augmenter les salaires et aussi diminuer les aides.
26/10/2021 21:33
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STEPHANIE BABAYAN
Pour augmenter les salaires, il faudrait baisser les charges sur les salaires. C’est facile de dire d’augmenter les salaires. Et puis, aussi il y a trop d’aides qui n’incitent pas les gens à travailler: ils préfèrent rester chez eux ou bien travailler à temps partiel. En fait, il faudrait à la fois baisser les charges pour augmenter les salaires et aussi diminuer les aides.
26/10/2021 21:33
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franck romano
C'est une blague cette enquête! Connaissez vous un secteur d'activité où les employés n'auraient pas voulu une augmentation de salaire. Nous sommes à l'aube d'une inflation, les produits ont déjà augmentés, si les salaires suivent,nous allons droit dans le mur! Comme beaucoup de petit patron, je fais beaucoup plus de 35 h, et si je compare mon taux horaire à ceux de mes employés je suis largement dessous. Je ne gagne plus que parce que je travaille beaucoup plus. Pour moi la seule bonne initiative était celle du président Sarkozy, avec les heures supplémentaires defiscalisé pour les employés et sans sur coût pour l'entreprise. Tout le monde y gagnait. Il faut arrêter de faire rêver les jeunes, pour avoir un bon salaire dans la restauration, il faut faire des heures et être compétent bien sûr!
26/10/2021 23:14
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Anonyme
@Stéphanie : Baisser les charges ne peut pas être la solution, pas tout le temps. Surtout en sortie de crise, quand l'État vient de mettre sacrément la main à la poche pour le secteur. Faisons un pas d'abord vers les salariés. Et @Franck : Vous n'êtes pas frappé par le fait que les salariés demandent, après l'augmentation des revenus, qu'on leur paye leurs heures ? Il y a quand même plus de la moitié des 6000 répondants qui s'expriment sur ce problème d'heures non payées. Parce qu'elles ne sont plus défiscalisées on ne les paye plus ? Mettez en place une badgeuse électronique, vous verrez déjà que ça va changer. Et les salariés ne remettent pas en cause le travail des patrons. Lisez les commentaires... Mais en fait le constat est simple, si on ne se remet pas en question les salariés ne vont pas rester ni revenir.
27/10/2021 10:40
franck romano
@ romy, dans mon entreprise les salariés notes les heures sur une feuille hebdomadaire, chaque semaines les heures sup sont relevés et sont reporté sur la fiche de paie. Je ne sais pas comment ça se passe ailleurs mais chez moi c'est comme ça. On sais tous que les 35h heures ont tué l'attractivité de notre métier!
28/10/2021 15:50
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DIDIER ARNOULT
La méthodo de l’enquête n’est pas précisée : - S'agit-il d'une enquête issue d'entretiens en face à face à ou par questionnaire digital ? - Comment a été élaborée la liste des propositions qui pourrait convaincre les salariés à rester dans le secteur HR ? Y a-t-il eu une première enquête qualitative en face à face pour identifier les sources d’insatisfaction et alors définir les propositions retenues pour l’enquête quantitative ? - Dans la négative, il aurait été préférable de poser préalablement une question ouverte. On aurait alors eu en spontané, les propositions pour convaincre les salariés à rester dans le secteur HR Il est clair que si on demande à une personne si l’augmentation du salaire le motive, il dira forcément oui. Ces données sont donc à prendre avec un recul sérieux. Par ailleurs ces statistiques sont assez mal présentées. Il faudrait commencer par faire ou des tableaux ou des graphes pour rendre la lecture plus visuelle. Ensuite, il y a un manque de transparence sur la communication des données : - La répartition des tranches d'âge ne donne pas un total de 100%. Quel âge ont les 26% qui restent ? - Même chose sur le secteur d'activité dans lequel les sondés travaillent. Il manque 32% des sondés dont on ne sait où ils travaillent.
05/11/2021 12:33
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